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CONJONCTURE SOCIALE : 2012, ANNÉE ZÉRO ?

Actualités | publié le : 25.10.2011 | EMMANUEL FRANCK

Entreprise & Personnel annonce des bouleversements et des recompositions « encore impensés ». L’association de DRH s’y essaie néanmoins dans sa note de conjoncture.

Que pronostiquer quand tout est incertain ? C’est le difficile exercice auquel s’est confronté Entreprise & Personnel dans sa note annuelle de conjoncture, dont la synthèse a été rendue publique le 21 octobre. L’année dernière, l’association ne s’était pas trompée en anticipant, en pleine période de contestation contre la réforme des retraites, un affaiblissement sans heurts du mouvement.

Le mot retenu par Entreprise & Personnel pour qualifier les mois à venir est « l’attente » - des élections présidentielles ; des élections dans la fonction publique (le 20 octobre) ; des incidences de la crise économique ; des mesures d’austérité à venir -, « mais nous avions pensé intituler cette note “saut dans l’inconnu” », déclare Jean-Pierre Basilien, l’un des deux auteurs, faisant notamment référence à la crise économique dont il est « possible qu’elle remette en cause notre socle de protection sociale ». « Le paradigme défini par les agences de notations s’imposera au prochain gouvernement quel qu’il soit », estime le directeur d’études. C’est l’une de ses rares certitudes.

Remise en cause de la protection sociale

Dans l’attente de ces échéances, la note soulève un certain nombre de questions. La principale est : jusqu’à quand le corps social acceptera-t-il une remise en cause de la protection sociale avant de basculer dans le rejet massif ? « Ce sera sans doute l’objet de notre note de 2012 », prédit Jean-Pierre Basilien.

Concernant les élections politiques, les trois enjeux sociaux majeurs sont, selon Entreprise & Personnel, l’emploi (qui renvoie à la question du coût du travail en France) ; l’efficience du système éducatif (par où il faut aborder la question du chômage des jeunes) et le maintien de la protection sociale (par la hausse de la fiscalité ou par la baisse des prestations).

L’agenda des entreprises apparaît assez lié à celui de la politique : tout d’abord, « il est peu probable qu’il y ait des annonces de plans sociaux avant les élections », avance Jean-Pierre Basilien. Ensuite, la question de la rémunération des dirigeants entrera en résonance avec celle des inégalités salariales, dont le Parti socialiste s’est saisi. Or les grandes entreprises s’apprêtent à annoncer d’« excellents résultats ».

Enfin, les syndicats ne man-queront pas d’interpeller les candidats sur la situation spécifique de certaines entreprises. Mais avant cela, les grandes sociétés devront franchir l’écueil des NAO 2012 et prendre garde au décalage entre la modestie des augmentations prévues pour les salariés (entre 2 % et 2,5 % avec une inflation annoncée au même niveau), et les attentes de ces derniers.

Auteur

  • EMMANUEL FRANCK