Diminuer les coûts, les risques professionnels et la pollution lors des trajets professionnels : tels sont les objectifs du plan de déplacements d’entreprise (PDE) lancé par l’Afpa en 2010. Une initiative phare de la récente stratégie RSE de l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes. « Il fallait trouver un meilleur équilibre, à la fois financier, environnemental et social, afin de limiter notamment la pénibilité due aux nombreux déplacements en voiture de nos salariés », explique Florent Longuépée, directeur de la RSE et du développement durable de l’Afpa.

Avec 22 directions régionales et 350 campus de formation disséminés en France, l’association est en effet confrontée à d’importants coûts liés aux déplacements des commerciaux ou des ingénieurs de formation utilisant leur propre véhicule. Selon l’Afpa, ces trajets représenteraient 550 000 heures par an, soit 21 millions d’euros de frais et l’équivalent de 8 000 tonnes d’émission carbone. Mais surtout, ils occasionneraient en moyenne 40 accidents de la route par an, et 1 861 jours d’arrêts maladie. « Cela correspond à 20 % des accidents de travail, ce qui est énorme », admet Florent Longuépée.

Pour tenter de réguler le problème, le plan de déplacements d’entreprise, qui se déploiera jusqu’à fin 2011, comporte plusieurs mesures incitatives. Premier acte : s’efforcer de faire changer les pratiques en limitant le recours au véhicule personnel. Depuis juin dernier, l’organisme de formation propose un service en ligne de covoiturage dédié aux salariés – mais aussi à ses stagiaires – en partenariat avec Comuto, éditeur du site covoiturage.fr. L’information, relayée via l’intranet et des réunions de présentation du service sur une dizaine de campus, aurait généré à ce jour 500 inscriptions de salariés ou de stagiaires, ayant au moins déjà utilisé une fois ce système de covoiturage.

Coût de l’opération : 15 000 euros par an pour la gestion du service en ligne, assurée par le prestataire. Pour inciter les salariés à diminuer les frais et la fatigue en voyageant à plusieurs, « nous continuons à rembourser les indemnités kilométriques par salarié, même s’ils n’utilisent pas leur véhicule », précise le directeur de la RSE.

En parallèle, l’Afpa réfléchit aussi à optimiser l’utilisation de son propre parc automobile (1 000 véhicules de service en leasing) en ouvrant un portail de planning et de réservation en temps réel, qui devrait voir le jour en janvier 2012. Objectif global : passer de 21 000 kilomètres à 30 000 kilomètres par an en moyenne. Avec des véhicules propres et régulièrement entretenus. Autre axe du plan : la sensibilisation des cadres. En septembre dernier, après consultation du CCE, les 800 managers de l’Afpa ont reçu par e-mail une charte des déplacements responsables comportant treize recommandations à observer afin de limiter les trajets en voiture. Parmi elles : s’interroger sur l’utilité d’une réunion nécessitant le déplacement de plusieurs salariés, planifier des horaires intégrant les temps de transport, privilégier les solutions alternatives, etc.

D’ici à fin octobre, 800 salariés – commerciaux, ingénieurs de formation, directeurs territoriaux – qui utilisent le plus leur voiture bénéficieront d’une demi-journée de formation interne aux règles de l’éco-conduite et à la sécurité routière. Enfin, la direction de la RSE expérimentera les réunions par visioconférence sur une vingtaine de campus et de bureaux régionaux en 2012. Une solution qui, selon Florent Longuépée, permettrait de réduire de 10 % à 15 % les déplacements des salariés.