« Loïc rêve de devenir boulanger mais il est actuellement salarié d’une gran­de entreprise, explique Didier Poupard, conseiller au Fongecif Bretagne. Nous allons pouvoir l’aider à trouver un stage de deux semaines dans une boulangerie puis à tirer les leçons de son expérience. Le CIF Orientation lui permettra de le faire sans perte de salaire. »

Selon Frédérique Dorgère, chargée d’études au Fongecif Bretagne, « les salariés en poste font souvent part aux conseillers de leur envie de reconversion, mais aussi de la difficulté à tester un nouveau milieu professionnel sans quitter son emploi ».

Les personnes volontaires peuvent avoir déjà entamé une réflexion autour d’une reconversion en ayant réalisé par exemple un bilan de compétences auparavant. Mais il ne s’agit pas d’une obligation. « Des salariés ne se reconnaissent pas dans cette procédure, car elle nécessite une certaine production d’écrits », remarque la chargée d’études. Les salariés volontaires doivent respecter les critères d’un CIF classique : être en CDI dans une entreprise privée de Bretagne relevant du Fongecif local, et justifier de 24 mois d’activité professionnelle, dont 12 dans l’entreprise actuelle. Sans oublier l’autorisation d’absence du poste de travail accordée par l’employeur.

Concrètement, avant le stage, une journée aura été consacrée à un travail collectif, animé par un professionnel d’un des quatre organismes de formation partenaires (CLPS de Vannes, Catalys de Quimper, Afpa Transitions de Rennes et le CIBC 22), pour préciser le projet de chacun et définir les objectifs du stage. Ensuite, les salariés bénéficient dans le cadre du CIF Orientation de deux semaines de stage dans une ou deux entreprises différentes. Puis, à la suite directe de la période en entreprise, deux à trois journées seront à nouveau dédiées au travail en groupe pour dresser un premier bilan du stage et élaborer un plan d’action pour progresser dans le projet de reconversion.

« La démarche est individuelle, mais une partie du travail est réalisée en groupe, c’est l’objectif de l’expérimentation que l’on va mener sur une année, souligne Frédérique Dorgère. On impose pour l’instant les dates de regroupement aux salariés. Cela peut être contraignant, mais le collectif est un plus. Il permet un échange, une émulation qui peuvent leur profiter quel que soit leur projet. On se réserve la possibilité de revoir les modalités d’organisation dans un an. »

Le bilan de la première session dira si cette démarche particulière – le salarié dévoile ainsi son souhait de quitter son entreprise actuelle à plus ou moins long terme – se heurte à une opposition de la part des employeurs. Pour cette première session, une vingtaine de salariés sont d’ores et déjà inscrits au dispositif après avoir obtenu l’accord préalable de leur direction. La deuxième session aura lieu en janvier prochain.

Autre innovation du Fongecif Bretagne : la mise en place depuis cet été de webconférences sur le bilan de compétences dans une dizaine de Points accueil emploi. Il s’agit de réunions d’information collectives, pour un maximum de cinq salariés. La webconférence est animée en direct par un conseiller du Fongecif Bretagne. Les séances comprennent une présentation du bilan de compétences, et aussi un temps d’échanges et de questions-réponses. Ces réunions sont proposées trois fois par semaine. Elles permettent ainsi d’éviter les déplacements pour rencontrer un conseiller.