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LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION

Vers une sécurité sociale professionnelle ?

LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION | Décryptage | publié le : 11.10.2011 | V. G.-M.

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Vers une sécurité sociale professionnelle ?

Crédit photo V. G.-M.

« Imaginer une sécurité sociale pour le chômage comme il en existe pour la maladie » : c’est l’une des idées que Jean-Paul Denanot, président de la région Limousin et de la commission formation professionnelle de l’Association des régions de France, souffle au candidat à la primaire socialiste, François Hollande, dont il est par ailleurs le conseiller sur la formation professionnelle.

Créer une sécurisation des parcours professionnels « avec continuité de revenu », tel est le cœur du propos de Jean-Paul Denanot dans une note du 4 octobre 2011 : “Formation professionnelle et sécurisation des parcours”. Deux pistes sont possibles.

La première : améliorer le système actuel en triplant notamment les ressources du FPSPP et en instaurant « un tour de table des financeurs » (régions, Pôle emploi, État, Opca, grandes entreprises) pour un traitement individuel des demandes. Le président de la commission formation professionnelle de l’ARF estime que le FPSPP « est trop peu doté ; que les régions n’y ont pas accès et que l’État le siphonne régulièrement, au détriment de la démocratie sociale ».

Deuxième piste : créer un droit individuel interprofessionnel qui se substituerait aux CIF et DIF actuels. Chaque citoyen bénéficierait au cours de sa carrière professionnelle d’un droit personnel à la formation tout au long de la vie, qui pourrait être d’un an (ou 1200 heures), sécable et bonifié pour les plus bas niveaux de qualification et/ou les licenciés économiques.

Le coût d’un tel dispositif est estimé, en année pleine, à 3 milliards d’euros (si un salarié sur dix en fait la demande). Cela suppose « une négociation entre l’État et les partenaires sociaux », car il faudrait « soit prendre sur les moyens de formation existants (1,6 %), mais on réduirait dans ce cas les capacités de formation des salariés, soit augmenter la taxe parafiscale à 2 %, soit demander à l’État de mettre la main à la poche ». La deuxième formule semble « politiquement plus porteuse », mais peut-être « pas la meilleure au plan économique ».

Par ailleurs, Jean-Paul Denanot estime « indispensable d’installer un pilote dans l’avion » pour cesser les « politiques dispersées » entre les multiples décideurs et financeurs, assurer la cohérence des parcours de formation et optimiser les financements. Les régions pourraient être ce pilote « dans le cadre de grandes orientations définies par l’État ».

Auteur

  • V. G.-M.