logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actualités

ALTERNANCE : PACTE DE NON-AGRESSION ENTRE GRANDS GROUPES ET PME

Actualités | publié le : 11.10.2011 | LAURENT GÉRARD

Un “pacte alternance” État-entreprises prévoit que les grands groupes « ne recruteront pas de jeunes formés en alternance par une PME sans l’accord de celle-ci ».

Les grandes entreprises vont-elles moins “voler” aux PME-TPE les apprentis que ces dernières forment ? C’est tout l’objet du “Pacte alternance” signé le 4 octobre entre Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, et Henri Lachmann, président fondateur de Pacte PME. Cette résolution a en effet « pour but d’améliorer durablement les relations entre 37 grands groupes et 400 000 PME sous-traitantes en matière de formation en alternance ». Elle prévoit notamment que « les grands groupes associent les PME aux forums apprentissage qu’ils organisent, les aident à mener les formalités de recrutement, leur ouvrent les séminaires de formation de maître d’apprentissage qu’ils organisent et ne recrutent pas de jeunes formés en alternance par une PME sans l’accord de celle-ci » : on ne peut être plus clair.

Coopération renforcée

L’État s’est « engagé à faciliter le parcours de formation d’un jeune en alternance entre un grand groupe et une PME. Car ce pacte alternance permettra d’accompagner le relèvement du quota d’alternants de 3 % à 4 % dans les entreprises de plus de 250 salariés, entré en vigueur cette année, en renforçant la coopération entre grands groupes et PME dans la formation des salariés ». Mais rien n’est précisé par le ministère sur ce point en termes de moyens et de politiques.

Le “vol” d’alternants est une vieille pratique que les TPE-PME dénoncent depuis longtemps : elles forment des jeunes en alternance qui se font ensuite embaucher par les grands groupes.

La signature de ce pacte intervient alors qu’une étude de l’Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie (ACFCI) auprès de 1 500 entreprises pratiquant l’apprentissage*, montre tout le bien qu’elles pensent de cette formule pédagogique. Pour 57 % de ces employeurs, le recours à l’apprentissage s’explique par un besoin de main-d’œuvre supplémentaire, là où 46 % considèrent que ce dispositif constitue un outil de préembauche efficace et où 25 % reconnaissent que la présence d’apprentis « apporte de la jeunesse à l’entreprise ». Seules 2 % des entreprises avouent que les déductions fiscales sont à l’origine de ce recrutement et 6 % que l’apprentissage apporte une image de modernité.

Une formule rentable

Contrairement à une idée reçue, 82 % des entreprises rencontrent peu de difficultés à recruter des jeunes en apprentissage, et 77 % des candidatures proviennent des futurs apprentis eux-mêmes et non des écoles, missions locales ou autres centres d’orientation.

Par ailleurs, 80 % des entreprises jugent bonne la qualité de l’accompagnement des jeunes pendant leur parcours d’apprentissage. L’apprentissage est donc « une formule rentable, à en croire 75 % des employeurs sondés, estimant que le coût de l’apprenti est compensé par la valeur ajoutée qu’il apporte à l’entreprise ».

* Étude menée en juin 2011 auprès des entreprises ayant signé au moins un contrat d’apprentissage entre le 1er juin 2010 et le 28 février 2011, et rendue publique le 29 septembre lors de la journée nationale apprentissage.

Auteur

  • LAURENT GÉRARD