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LA PRIME DE PARTAGE DES PROFITS, POMME DE DISCORDE

Actualités | publié le : 04.10.2011 | CAROLINE FORNIELES

Comme prédit, la prime “Sarkozy” mécontente salariés et dirigeants d’entreprise. Un constat qui transparaît dans les négociations en cours et dans un sondage du Cercle des DRH.

La hausse du pouvoir d’achat promise grâce à la prime de partage des profits n’aura pas lieu. Les négociations ne satisfont pas les syndicats : 150 euros proposés chez Schneider Electric ou STMicroelectronics, 350 euros chez Vinci. Certaines entreprises vont un peu plus loin : Safran a réévalué sa proposition à 500 euros après la colère des syndicats. Il est question de 600 euros chez Rhodia. Mais, à ce stade des négociations, qui doivent s’achever le 31 octobre, aucune proposition n’atteint les 1 000 euros imprudemment promis par le ministre du Budget. Un sondage réalisé par le Cercle des DRH auprès de 40 entreprises confirme cette tendance : seules 27 % envisagent le versement de la prime, et les montants s’échelonnent de 250 à 700 euros. Le faible montant de 100 euros ayant même été retenu par une entreprise. Une somme identique est attribuée à tous les salariés. « Peu de versements sont proportionnels au salaire, et dans ce cas ils sont toujours plafonnés à 1 200 euros », précise Sylvain Niel, président du Cercle des DRH et avocat à Fidal.

Quelque 25 % des sociétés ont adopté le principe du supplément d’intéressement. Mais la brièveté des négociations n’incite pas à l’innovation : « Rares sont celles qui relient le montant de la prime à l’importance des bénéfices ou à un indice de performance de leur personnel », constate-t-il.

Contrainte

Environ 48 % des employeurs ne sont pas tenus au versement de cette prime, du fait de l’appartenance à une multinationale étrangère, de leur structure juridique ou d’une absence de progression suffisante des dividendes. « Très peu contournent la loi en baissant artificiellement leurs dividendes au moyen de versements d’acomptes sur dividendes futurs, précise le président du Cercle. Dans la majorité des cas, l’absence de progression des dividendes est provoquée par la morosité économique ambiante et la réduction des marges, les bénéfices étant réinjectés dans la société. »

Au final, « cette prime est une contrainte pour des sociétés qui ne l’avaient pas budgétée lors des clôtures d’exercices. Elle créé un sentiment d’incompréhension et d’inégalité entre salariés », ajoute-t-il. Les dirigeants de groupes français se plaignent d’une distorsion de concurrence avec leurs homologues étrangers, qui échappent à la prime car ils ne distribuent pas leurs dividendes en France. Enfin, pour Sylvain Niel, cette obligation perturbe les rapports sociaux au sein des filiales étrangères, où les syndicats revendiquent aussi la prime sur la base de la promesse ministérielle de 1 000 euros par salarié.

Auteur

  • CAROLINE FORNIELES