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ERDF “ACADÉMISE” SES FORMATIONS

Pratiques | publié le : 13.09.2011 | VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE

Pour accompagner le renouvellement massif de ses effectifs, ERDF structure un vaste plan de formation au travers d’académies des métiers. Une politique adaptée au niveau local : exemple en Rhône-Alpes-Bourgogne, où le projet est bien avancé.

ERDF met actuellement en œuvre l’accord social Défi formation signé en septembre 2010 au sein d’EDF. Face aux départs massifs en retraite (25 % à 40 % des effectifs d’ici à 2016), « l’enjeu est le maintien de nos savoir-faire professionnels, très techniques et soumis au risque électrique », commente Jean-Michel Schneider, DRH pour la zone Rhône-Alpes-Bourgogne, qui recrute chaque année 200 salariés et 100 apprentis.

Sa “région” est aussi la première à relever le défi de la mutation technologique, puisque c’est ici que sont expérimentés les compteurs Linky – en passe d’être généralisés – et les réseaux “intelligents”. Ceux-ci, gérés à distance, suppriment par exemple la fonction de releveur de compteurs, mais créent de nouveaux métiers. « Nous sous-traitions depuis longtemps le relevage, assure Jean-Michel Schneider. Pour le reste, nous n’en sommes encore qu’au début de l’évaluation de nos futurs besoins en compétences. »

Deux cents formateurs sur 7 campus

L’axe principal de l’accord est la création d’un concept “académie des métiers” pour chaque fonction transversale (RH, comptabilité…) et chaque activité d’EDF. Chacune est labellisée par un conseil des académies présidé par le DRH du groupe, à partir d’une charte qualité.

L’académie ERDF des métiers de la distribution, ainsi labellisée le 29 juin dernier, regroupe une offre nationale de formations “cœur de métier” (exploitation des réseaux, des postes sources, des interfaces clientèle…), ainsi que des initiatives régionales répondant à des besoins opérationnels (secourisme, modes opératoires…). L’ensemble est dispensé dans l’un des 7 campus employant 200 formateurs internes. « Toute nouvelle recrue, soit 2 200 stagiaires par an, passe par l’un d’eux, commente Michel Sand, directeur de la formation. Puis elle alterne un chantier-école, une période en tutorat, puis à nouveau une formation, dans un parcours qui peut aller jusqu’à 24 mois. »

Au campus de La Pérollière (Rhône), « les techniciens apprennent comment intervenir sur des installations conçues il y a cinquante ans, explique Jean-Michel Schneider. Comme nous sommes en situation de monopole, il n’y a pas de formation initiale correspondant à ce que nous faisons. Par ailleurs, l’internaliser nous permet de créer une culture et des réseaux d’entreprise ».

Cette direction régionale a également conçu, dans le cadre de l’académie des métiers RH, un dispositif de promotion sociale, autre axe de l’accord : « Nous voulons installer un mouvement de fond », assure Jean-Michel Schneider, qui a monté deux cursus spécifiques de huit mois portant sur la stratégie d’entreprise (avec des interventions de dirigeants d’ERDF), sur le développement personnel ou encore sur un projet collectif : l’un avec EM Lyon, pour permettre à des agents de maîtrise de devenir managers ; l’autre avec l’université Lyon 3, pour que des agents d’exécution passent à la maîtrise.

« Avec EM Lyon, nous en sommes à la 4e promotion de 15 personnes qui avaient un niveau inférieur à bac +2 et sur lesquelles nous parions, explique le DRH. Nous avons 100 % de réussite. Elles sont de plus en plus autonomes et deviennent des éléments de dynamique. »

Un budget de 600 000 euros par an

Avec l’université Lyon 3, une première promotion de 15 agents non qualifiés a commencé cette formation en avril. Elle sera validée fin 2011 par une certification. « Nous n’avons pas voulu qu’elles soient qualifiantes, même si elles ouvrent l’accès aux diplômes d’EM ou de l’université, ajoute-t-il, parce que cela fait peur aux gens. »

Depuis 2009 et jusqu’en 2013, 600 000 euros par an sont consacrés à ce dispositif, pris sur une enveloppe “sanctuarisée” dans le budget formation régional (5 millions d’euros). La dépense en formation en Rhône-Alpes–Bourgogne atteint 4,3 % de la masse salariale, contre 5,8 % au plan national.

Auteur

  • VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE