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L’ARS D’ÎLE-DE-FRANCE CONFORTE SA GESTION SOCIALE

Pratiques | publié le : 06.09.2011 | LAURENT POILLOT

Le premier établissement public administratif de France veut tenir ses échéances sans rompre le fil du dialogue social. Dans un contexte difficile, le DRH fait preuve d’un volontarisme apprécié des syndicats.

Ouvertes en avril 2011, les agences régionales de santé (ARS) restent toujours très critiquées par les syndicats, qui continuent de dénoncer les effets néfastes de cette fusion de sept services de l’État et de l’Assurance maladie sur les conditions de travail des agents (lire Entreprise & Carrières n° 1053). De son côté, la direction de l’établissement public administratif d’Île-de-France assure être « en voie de stabilisation ».

Fin juin, la valse des déménagements des 700 personnes au siège parisien puis des sept délégations territoriales est arrivée à son terme, la délégation des Hauts-de-Seine fermant le ban. Au total, 1 300 personnes ont été concernées par ces mobilités géographiques et fonctionnelles.

Pascal Bernard, DRH de l’ARS d’Île-de-France, a déclaré tenir son calendrier de grands chantiers sociaux : « Dès avril 2010, nous avons mis en place les organisations et les organigrammes, et réalisé l’intégralité des fiches de postes des 1 300 agents – qui font l’objet d’une seconde actualisation par les managers. Puis nous avons préparé nos instances représentatives – CHSCT et comité d’agence transitoires – à partir d’un protocole électoral signé à l’unanimité des 16 organisations syndicales – ramenées à 7 depuis les élections du 15 mars. On est entrés dans la phase 2, celle de l’harmonisation des règles de vie commune, sachant que les agents gardent leur statut d’origine. »

Accord de méthode

L’ARS a proposé un accord de méthode répertoriant les thèmes de la prochaine négociation, longue, sur l’ARTT et les conditions de travail. D’autres sujets sont à l’ordre du jour : emploi des seniors, exercice du droit syndical, égalité et diversité. Pascal Bernard tient à ce que son ARS soit la première à obtenir le label Diversité, dont il a contribué à l’élaboration dans ses fonctions de vice-président de l’ANDRH. Il a parallèlement désigné une commission bien-être au travail, qui mène actuellement un diagnostic pour un plan d’action en septembre.

Enfin, toute la ligne managériale (120 cadres supérieurs) a entamé une formation sur mesure aux principes et aux techniques de management. Elle sera proposée aux managers de proximité pour « irriguer » toute l’ARS d’ici à la fin 2012. Parmi les premières transpositions de ces mesures : la mise en place d’un guide d’entretien unique pour les entretiens annuels. Par ailleurs, l’ARS n’impose pas d’astreinte à ses personnels médecins et administratifs issus de l’Assurance maladie, en dehors du volontariat. Cette souplesse tient compte des vives contestations dans les différentes ARS. « Le contexte nous demande de faire preuve d’inventivité », souligne le DRH. En un an, sa direction a tenu 80 réunions avec les syndicats. Elle a aussi tenu deux comités d’agence par mois, alors que les textes ne lui en imposaient qu’un seul tous les deux mois.

« Réunionnite », soupire-t-on parmi les organisations syndicales, qui reconnaissent cependant à la DRH d’avoir garanti les règles du dialogue social : « L’exercice de nos mandats syndicaux a toujours été respecté, affirme Henri-Michel Desserin, secrétaire CGT au siège de l’ARS Île-de-France. Nous avons pu résoudre plusieurs difficultés individuelles sur des sujets de tous ordres – congés, horaires, contrats… »

Pour autant, cet élu fonctionnaire reste critique : « La direction a remis en cause toute l’organisation du travail comme si rien n’avait existé avant. Mais globalement, juge-t-il, je ne vois toujours pas de politique régionale en matière de rémunération, de recrutement de contractuels ni de maintien dans l’emploi des personnes handicapées. » Question de réglages ?

Auteur

  • LAURENT POILLOT