Les employeurs ne peuvent pas reprocher aux salariés d’être si peu mobiles et par ailleurs cloisonner les profils de candidats, les enfermant pour longtemps dans une fonction et un secteur. La facilité – certains diront l’efficacité – voudrait qu’à chaque poste corresponde un profil type, rassemblant à lui seul toutes les qualités attendues. Faisons-nous une raison : ce fameux mouton à cinq pattes que tout responsable rêve d’embaucher n’existe pas. À défaut, le recruteur a donc tendance à se tourner vers le clone du salarié qui vient de quitter le poste. Peu de risques de mauvaise surprise, voire pas de surprise du tout… L’époque lointaine où l’on embauchait un candidat pour sa personnalité, sa curiosité et sa motivation, et non pour son diplôme et son école, est bel et bien révolue. Pourtant, cette approche favorisait la mobilité au gré de formations proposées par l’entreprise.

Aujourd’hui, la logique est celle de l’efficacité immédiate. Peu de managers acceptent l’idée que l’adaptation du candidat à un poste prenne du temps. Tout doit aller vite.

Certaines entreprises osent toutefois recruter parmi des viviers différents ou utilisent des méthodes de sélection qui ne s’appuient pas sur la stricte lecture d’un CV. Ces pratiques innovantes sont encore minoritaires, mais pourraient se répandre au vu des tensions croissantes sur certains métiers.