La démarche active de rapprochement entre l’offre et la demande fait partie intégrante des missions de Pôle emploi. Dans son rapport, le Sénat pointe toutefois une « érosion » du nombre d’offres d’emploi collectées, sans doute liée, outre à la crise, à « la désorganisation consécutive à la fusion »: de 3,7 millions en 2008, le nombre d’offres a chuté à 3,3 millions en 2010. L’organisme public peut malgré tout s’enorgueillir d’une conséquente part de marché sur les offres d’emploi de plus d’un mois : 38 %. S’il importe « d’améliorer l’efficacité des outils de collecte pour mieux identifier les gisements d’emploi », les sénateurs reconnaissent cependant l’importance de « lever les obstacles psychologiques et culturels qui, du côté des employeurs, freinent le recours aux services de Pôle emploi ».

Christian Charpy n’en pense pas moins, qui prône dans son livre une démarche « proactive » auprès des employeurs qui connaissent des difficultés récurrentes de recrutement : « Nous devrions travailler avec l’entreprise sur les raisons de ces difficultés, en démontrant que ses exigences sont trop élevées ou le niveau de salaire trop bas. Nous pourrions également proposer un candidat de peu d’expérience, que nous formerions en parallèle. »

« Loin d’un simple démarchage commercial, le service aux employeurs est un métier complexe, confirme de son côté Philippe Sabater, secrétaire général adjoint du SNU-FSU. Les agents de Pôle emploi savent le faire. Le comble serait de finir par le confier à d’autres, faute de moyens. »