logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actualités

L’EURO FAIBLE TENTE L’EMPLOYEUR SUISSE

Actualités | publié le : 06.09.2011 | CHRISTIAN ROBISCHON

La montée du franc suisse a donné une idée à une dizaine d’entreprises de la région de Bâle : payer désormais en euros la forte minorité de leurs salariés frontaliers français et allemands. De façon temporaire ou pérenne, selon les cas.

Synonyme de baisse des coûts pour des employeurs pénalisés à l’export, et de perte de pouvoir d’achat pour les salariés – qui avaient par contre bénéficié de l’euro fort par le passé –, la mesure se combine souvent à une remontée du temps de travail commune à l’ensemble du personnel.

Ainsi, Jaquet (130 personnes) a proposé en août à ses 37 frontaliers de signer, un par un, un nouveau contrat de travail qui fixe leur rémunération en euros sur une base de 1,29 franc suisse, alors que le cours frôlait 1,10 franc (il est un peu remonté depuis).

« Le seuil de calcul est définitif, ce qui signifie qu’il sera favorable aux frontaliers si l’euro repasse au-dessus. Notre mesure les prémunit en fait contre les risques de change », souligne le dirigeant Marc Jaquet. « Volontaire et expliquée », elle n’a rencontré aucun refus à ce jour, relève-t-il. Deux ou trois personnes restent à convaincre d’ici à octobre, mais le patron ne doute pas qu’elles accepteront.

Discrimination ?

Syndicats et associations de frontaliers y voient un volontariat tout relatif de type chantage à l’emploi et à la délocalisation, ainsi qu’une discrimination. Sur ce point, les juristes affûtent leurs arguments. Première réponse début 2012 : un tribunal bâlois jugera le licenciement de six Français l’an dernier par une entreprise “pionnière”, au motif qu’ils avaient refusé la baisse de salaire de 6 % imposée aux frontaliers.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON