Le concept de risque psychosocial est d’apparition récente. Que recouvre-t-il exactement ? Des conséquences délétères du travail qui existaient déjà auparavant, mais dont seule la visibilité aurait augmenté avec quelques scandales qui ont défrayé la chronique : amiante, suicides, harcèlement… ?

Ou au contraire, ce concept nouveau ­correspond-il à une mutation du travail dont les conséquences dommageables particulières, autrefois cantonnées à tel ou tel métier ou secteur, auraient pris un tour plus systématique avec les transformations néolibérales de l’entreprise ?

Qui plus est, peut-on vraiment mettre dans le même sac des problèmes liés à la toxicité des produits et, par exemple, le stress qui concerne de plus en plus de travailleurs, ou même le harcèlement dont le concept est d’ailleurs lui aussi d’apparition récente ?

La montée de la conscience qu’a l’opinion publique des risques psychosociaux est un fait. Mais les choses elles-mêmes ont-elles pour autant changé ? C’est cette complexité qu’a cherché à mettre en évidence le séminaire sur ce thème organisé à l’université Paris 1 en juin 2009.

L’ouvrage publié aujourd’hui rassemble les textes des intervenants. Au-delà des enjeux descriptifs, l’objectif est de mieux cerner la place des différents acteurs dans l’identification et la prévention des problèmes, peut-être un peu vite rangés sous un terme unique qui, comme souvent les mots à la mode, révèle et masque les dynamiques en cause.

Risques psychosociaux : quelle réalité, quels enjeux pour le travail ?

Coordonné par François Hubault, Octares, 200 pages, 25 euros.