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ALKERN ACCENTUE SA POLITIQUE DE PRÉVENTION DES ACCIDENTS DU TRAVAIL

Pratiques | publié le : 19.07.2011 | L. C.

En huit ans, le fabricant de produits en béton a nettement diminué son taux d’accidents du travail, en misant sur la formation du management et en incluant cette politique de prévention des risques dans les objectifs des directeurs de site.

Un bilan assez spectaculaire : en l’espace de huit ans, Alkern, PME de 650 salariés spécialisée dans la fabrication de pièces de béton pour le bâtiment, affirme avoir réduit son taux d’accidents du travail de 65 par millions d’heures travaillées en 2002 à 6,11 en 2010 !

Comment cette entreprise, qui possède 35 sites en France et en Belgique, a-t-elle réussi à remonter la pente ? Tout part du rachat de l’entreprise en 2003 par un groupe anglo-américan, un des cinq plus grands miniers mondiaux. La politique de management de la sécurité au travail devient alors une priorité absolue.

Former le management

« A l’époque, malgré nos procédures de sécurité et les audits internes menés par notre service sécurité, la prise de conscience du problème sur le terrain restait difficile. Nous avons de petits sites, qui emploient entre 15 et 30 personnes. Avec un accident du travail par an, voire parfois aucun, certains directeurs de site estimaient que la sécurité des opérateurs était assurée. Mais, ramené au global, notre taux d’accident restait colossal ! », explique Bertrand Bedel, directeur général d’Alkern. Pour lutter contre ces risques, essentiellement dus au travail en hauteur sur les chaînes de fabrication et à la manutention de lourdes pièces de béton, « nous avons compris qu’il fallait davantage impliquer le management et les salariés », poursuit-il.

Premier volet de la stratégie de l’entreprise suite à son rachat : former le management. Après le comité de direction, Alkern a formé progressivement tout son personnel d’encadrement (responsables de sites, chefs de postes, contremaîtres) à la sécurité au travail : aujourd’hui, une soixantaine de cadres sont titulaires du diplôme d’animateur prévention sécurité (APS).

“Challenge sécurité”

L’entreprise a également renforcé sa communication par l’affichage de règles d’or de sécurité dans les bureaux et les ateliers. Et a lancé en 2008 des “challenges sécurité” annuels destinés au personnel. Récompensé sous forme de voyages ou de chèques cadeaux, chaque site est amené à contribuer aux initiatives pour améliorer la sécurité ou à se distinguer en matière d’ordre et de propreté. Un moyen pour la direction générale « de sensibiliser et de motiver le personnel ».

Mais surtout, la politique d’application des règles de sécurité s’est durcie : la direction d’Alkern a inclus dans les objectifs des directeurs de site un quota d’entretiens à réaliser auprès des salariés (entre 20 et 50 selon la taille de l’usine) sur les problèmes de sécurité au travail. Une méthode plutôt efficace, la prime de production annuelle de ces managers étant en partie indexée sur la réalisation de ces entretiens et aussi sur le nombre d’accidents du travail enregistrés dans l’année…

Piqûres de rappel

En outre, les consignes de sécurité doivent être évoquées lors des réunions hebdomadaires des chefs d’équipe : « Il faut des piqûres de rappel en permanence, sinon les gens relâchent leur attention », estime Bertrand Bedel. Si l’entreprise peut s’enorgueillir d’avoir réduit drastiquement le nombre d’accidents du travail, « nous n’avons pas encore atteint le zéro accident et certaines années sont meilleures que d’autres ».

Auteur

  • L. C.