Cela fait des années que l’on glose sur le fait que les jeunes générations ne semblent plus partager les valeurs de l’entreprise. Emmanuel Le Portz et son fils Alexis, tous deux diplômés de l’ESCP, ont pu faire l’expérience concrète des différences de comportements entre deux générations. Le père est cadre dans l’agroalimentaire et le fils représentant nomade d’une start-up basée à Londres. Et ils ont une formation commune et deux manières très différentes de travailler. S’ils utilisent les mêmes outils technologiques ou à peu près, c’est de façon différente. Tandis que l’un utilise ses acquis et la technologie pour analyser les problèmes et apporter à des solutions ad hoc bien identifiées et souvent prédéterminées, l’autre surfe sur le flux d’informations émanant de son entreprise et du monde pour inventer au fil de l’eau des réponses immédiatement partagées avec les collègues, et intègre très vite les solutions inventées par d’autres. Le père semble fonctionner de manière analytique en rapportant l’inconnu au connu, tandis que le fils se hâte de baliser les données émergentes pour créer de la nouveauté. Dans les deux cas, il s’agit pour les acteurs de sécuriser au maximum leurs solutions.

Quoi d’étonnant à ce que l’un s’intègre naturellement dans une logique hiérarchique tandis que l’autre privilégie le réseau, l’informel ? Cet exemple finement analysé par les protagonistes est de nature à faire réfléchir sur ce qu’on peut attendre des jeunes recrues. À méditer.

Les Jeunes et l’entreprise,

Emmanuel et Alexis Le Portz, Le Manuscrit, 200 pages, 19,90 euros.