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UN ACCORD-CADRE POUR RECRUTER PAR INTÉRIM A L’HÔPITAL

Pratiques | publié le : 12.07.2011 | FLORENCE ROUX

Pour faire face à la pénurie de personnels, quinze grands hôpitaux publics ont signé un accord-cadre sur le recrutement par intérim avec la filière RH de leur groupement d’achats Uni-HA.

Avec la filière RH de leur groupement d’achat Uni-HA, quinze établissements – CHU et grands centres hospitaliers (CH) – ont signé en novembre 2010 un accord-cadre pour le recrutement par intérim de personnels paramédicaux sur des métiers en tension (infirmières, sages-femmes, kinésithérapeutes).

Depuis sa création en 2009, la filière RH d’Uni-HA, groupement d’achats de 32 CHU et de 22 CH, a d’abord mutualisé des marchés dans la formation (réglementaires, gestion du stress…). « Cependant, l’intérim était l’un des premiers chantiers en RH repérés lors de la création d’Uni-HA il y a cinq ans, remarque Julie Létang, acheteuse de la filière. C’est un poste de dépenses important, qui a besoin d’être sécurisé. »

Pour Delphine Polak, acheteuse aux Hospices civils de Lyon (HCL) qui ont lancé la mise en place de l’accord-cadre, « il y a aussi une maturité du marché de l’intérim, avec des fournisseurs et des réseaux bien repérés ».

Les HCL (18 000 équivalents temps plein, ETP*) utilisent l’intérim depuis plus de dix ans dans le cadre de marchés rôdés, tandis que d’autres établissements signataires le découvrent. « À Toulouse, avec 10 500 ETP, nous n’avons recours à l’intérim que depuis trois ans, explique Michel Ribes, gestionnaire de l’intérim aux RH du CHU. Avant l’accord, ce poste ne faisait pas l’objet d’un marché, mais son budget est passé de 250 Keuros en 2008 à 1,5 million d’euros l’an dernier. »

Huit prestataires principaux

La maîtrise des coûts de l’intérim a sans doute été une motivation forte pour signer l’accord-cadre. Mais, pour Julie Létang, « l’objectif premier est d’assurer aux adhérents que 100 % de leurs demandes seront pourvues ». Comment ? En sélectionnant huit prestataires principaux, à 60 % sur des critères de qualité, parmi lesquels chaque établissement en choisit quatre, qu’il classe selon ses propres critères. Ceux-ci peuvent être financiers, la qualité ayant déjà été garantie par le cahier des charges.

Les relations de chaque hôpital avec ses quatre sociétés d’intérim répondent alors à un protocole strict. Inspiré du système des HCL, il est dit “mécanisme de la cascade” et est supposé garantir 100 % des remplacements. Il existe deux cas de figure. Lorsqu’il s’agit de recourir à l’intérim pour un besoin planifié (le pic d’été, par exemple), les prestataires sont choisis selon l’ordre du classement du centre hospitalier : l’agence en première position est la première consultée, avec un délai d’exclusivité de 12 jours avant la mission, délai qui diminue pour les suivantes. Soixante-douze heures avant la mission, il n’y a plus d’exclusivité.

En cas de besoin urgent, les quatre sociétés sont consultées en même temps : la première qui réagit obtient la mission, l’hôpital ayant alors obligation d’en informer les autres. « Dans les faits, remarque Julie Létang, nous nous apercevons que le fournisseur n° 1 assure au moins 80 % des besoins. »

Manque de recul

Pour l’instant, les sept établissements qui ont déjà choisi leurs quatre agences fournisseurs n’ont pas assez de recul pour voir les effets de l’accord-cadre, qui porte sur un marché global estimé à 10 millions d’euros. Aux HCL, où le marché était très stabilisé, « rien n’a changé », assure Corinne Joséphine, à la DRH, tandis qu’à Toulouse, Michel Ribes espère, sans l’évaluer, « une baisse des prix ».

Le gain espéré peut aller de 3 % à 15 % sur les frais habituels d’intérim, selon Julie Létang. Elle ajoute qu’avec l’accord, « les prestataires sont obligés de transmettre aux hôpitaux des éléments de bilan. Ce qui apporte aux établissements une visibilité sur leur consommation d’intérim, qui peut les aider à mettre en place une vraie politique de recours au personnel intérimaire ».

* Hors médecins.

Auteur

  • FLORENCE ROUX