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LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION

« La région apporte des réponses aux entreprises et aux actifs »

LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION | Interview | publié le : 12.07.2011 | V. G.-M.

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« La région apporte des réponses aux entreprises et aux actifs »

Crédit photo V. G.-M.

E & C : La région Île-de-France a adopté le 24 juin une convention tripartite région-État-partenaires sociaux pour la sécurisation des parcours professionnels, qui fait suite à la première conclue en 2009. Qu’est-ce qui les distingue ?

Emmanuel Maurel : La convention tripartite du 16 avril 2009 a été signée au plus fort de la crise pour apporter des réponses rapides aux PME-TPE et aux actifs. Le secteur de la bijouterie en a été le principal bénéficiaire ainsi que l’industrie technique du cinéma et celle de l’imprimerie. Les actions conduites ont permis d’intervenir auprès de 1 510 salariés et de 317 entreprises grâce à un budget global de plus de 14,7 millions d’euros financés à 71 % par les partenaires sociaux (Opca-Opacif), 15,4 % par l’État et 13 % par la région, ainsi que par le Fonds social européen.

La nouvelle convention soumise à la signature de l’État et des partenaires sociaux régionaux vise à poursuivre l’accompagnement de la sortie de crise, à agir sur l’anticipation territoriale et sectorielle des mutations économiques et sociales, à sécuriser les parcours des publics fragilisés et à renforcer le dialogue social. Si l’engagement de l’État est d’ores et déjà acquis, j’ai bon espoir de faire adhérer, dans les prochaines semaines, l’ensemble des partenaires sociaux*.

E & C : Quels sont les outils mobilisés ?

E. M. : Chacun mobilise de manière concertée ses propres outils.

L’État : ses programmes d’appui aux secteurs professionnels (Edec), d’accompagnement des mutations économiques, plans filières, conventions de revitalisation, accompagnement des plans de sauvegarde de l’emploi, etc. Les partenaires sociaux font appel aux Opca et au FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels), la région a recours à son dispositif "continuité professionnelle", qui repose sur des partenariats avec les Opca, aux chéquiers individuels qualifiants et VAE, bilans de compétences, aide à la création-reprise d’entreprise.

Si nécessaire, nous mettons en placedes dispositifs coordonnés de type plates-formes proposant un accompagnement individuel ou collectif vers l’emploi, la formation ou la reconversion professionnelle.

En outre, Pôle emploi est pleinement associé à la conception et à la mise en œuvre des interventions conjointes.

La communication est un des axes majeurs de la nouvelle convention : nous souhaitons faire largement connaître ces outils, notamment aux secteurs industriels, pour qu’ils anticipent les évolutions, et aux territoires à forte implantation industrielle (Nord Val-d’Oise, Nord Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Yvelines). L’objectif est de cibler ces territoires au plus près des besoins.

E & C : Notez-vous un progrès dans la collaboration entre ces acteurs ?

E. M. : La convention de 2009 constituait une première nationale dans l’univers institutionnel de l’emploi et de la formation professionnelle, car, jusque-là, les relations entre ces acteurs se faisaient essentiellement de manière bilatérale. Ce partenariat régional favorise incontestablement le travail en commun formalisé au sein d’un comité stratégique réunissant les unions régionales syndicales et patronales signataires, l’État déconcentré et la région. C’est ce comité qui précisera les conditions d’utilisation des financements accordés par les différents partenaires et les modalités opérationnelles d’accès à ces financements, pour les entreprises notamment.

E & C : Où en est le CPRDFP d’Île-de-France ?

E. M. : Il n’est pas encore signé. Son périmètre et plus large que l’ancien plan régional de développement des formations, et nous avons souhaité associer les partenaires sociaux à son élaboration. La question des formations professionnelles initiales ralentit les négociations avec l’État : nous craignons un accord de principe sur les grandes orientations mais qu’ensuite, les espèces sonnantes et trébuchantes ne viennent pas. Il faut toutefois que l’on parvienne à un CPRDFP composé d’au moins quinze fiches-projets opérationnelles – formation des jeunes, des actifs, orientation, formation des publics spécifiques : handicapés, migrants, détenus…

* La convention de 2009 n’a pas été signée par FO ni la CGT.

Auteur

  • V. G.-M.