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Enquête

UN VOLET PÉNIBILITÉ ADAPTÉ À CHAQUE SITE

Enquête | publié le : 12.07.2011 | C. F.

Le groupe Thales a traité de la pénibilité dans son accord seniors de 2009. Depuis, ce volet est décliné dans les différentes entreprises du groupe. Les syndicats restent critiques.

Le groupe Thales a traité la pénibilité dans différents accords : en juillet 2009 au sein d’un accord sur la qualité de vie au travail, puis dans celui sur les seniors en décembre 2009. Le volet pénibilité de cet accord a ensuite été décliné par des accords signés sur les principaux sites. Ces derniers ont pu ainsi mettre en évidence les facteurs de pénibilité qui correspondaient à leur activité.

Facteurs physiques et organisationnel

L’accord le plus récent, celui de Thales Alenia Space France du 22 avril dernier définit la pénibilité par des facteurs physiques (travail sous binoculaire, charges lourdes, contraintes posturales, etc.), environnementaux (bruit, température extrême, produits chimiques) ou de type organisationnel (travail de nuit, en équipes alternantes).

Les syndicats saluent ce progrès, mais estiment que le texte ne va pas assez loin : « On cherche encore à faire partir les seniors plus tôt avec du temps partiel financé ou l’aide au rachat de trimestres, critique Laurent Faure de la CFE-CGC de Thales Alenia Space France. Le groupe n’a pas encore totalement intégré la nécessité de prévenir la pénibilité pour permettre à tous de travailler plus longtemps. »

Les conditions de compensation ont été fixées par l’accord seniors : aide au rachat de trimestres (2 000 euros par trimestre pour un montant total de 36 000 euros), réduction du temps de travail à 50 % payé 65 % un an avant la retraite, ou 80 % payé 95 % trois ans avant.

Laurent Faure estime que l’accord s’attaque uniquement à la pénibilité visible : « On oublie le problème du stress et des conditions de travail, qui touchent cadres et ingénieurs. Leurs amplitudes horaires s’élèvent : en CE, l’étude des sorties mensuelles fait apparaître de nombreux départs du bureau après 21 heures ou 22 heures. »

Traiter le stress lié aux nouvelles technologies

« On traite uniquement de la pénibilité industrielle, un problème du XIXe siècle, qui concerne désormais une part minime des salariés du groupe, embraye Hervé Tausky, délégué central CFE-CGC de Thales, au lieu de parler du stress au travail lié aux nouvelles technologies. Ce type de pénibilité touche les cadres et les ingénieurs, qui constituent 75 % de nos effectifs. » Pour lui, c’est aussi la faiblesse du dispositif gouvernemental de prévention de la pénibilité, qui s’attache peu aux facteurs psychosociaux et aux problèmes de temps de travail, qui concernent pourtant une majorité des salariés.

« En France, on a décidément un problème de timing. On a réglementé sur l’amiante soixante ans après les autres pays et à partir du moment où ce n’était plus un enjeu industriel. On prend le même chemin avec la pénibilité », conclut Hervé Tausky.

THALES

• Activité : aérospatiale, défense, technologies de l’information.

• Effectif : 68 000 salariés.

• Chiffres d’affaires : 13,1 milliards d’euros.

Auteur

  • C. F.