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Enquête

UN ACCORD POUR ACCOMPAGNER LES FINS DE CARRIÈRE

Enquête | publié le : 12.07.2011 | SABINE GERMAIN

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UN ACCORD POUR ACCOMPAGNER LES FINS DE CARRIÈRE

Crédit photo SABINE GERMAIN

Pour gagner en visibilité sur le nombre de départs à la retraite, Axa France vient de signer un accord sur la transition entre l’activité et la retraite : une période durant laquelle le salarié peut travailler à temps partiel en bénéficiant d’un abondement salarial. En contrepartie, il s’engage à partir à l’issue de cette période.

C’est un effet collatéral de la réforme des retraites : le 28 juin, Axa France (34 000 collaborateurs) et ses quatre organisations syndicales représentatives (CFDT, CFE-CGC, CGT et UDPA-Unsa) ont signé un accord sur la transition entre l’activité et la retraite. Pour les salariés qui sont à deux ans et demi de la retraite, c’est la possibilité de travailler à temps partiel avec une perte moindre de salaire et d’anticiper de quelques mois leur départ. Pour Axa France, il s’agit surtout d’avoir de la visibilité sur les départs.

Un enjeu considérable

« C’est un enjeu considérable si l’on considère qu’un salarié sur cinq d’Axa France partira à la retraite d’ici à 2015 », explique Didier Aujoux, directeur finances et analyses RH d’Axa France. Depuis le 1er janvier 2009, l’âge à partir duquel un employeur peut mettre un salarié à la retraite d’office est relevé à 70 ans. Résultat : les prévisions de départs sont devenues impossibles.

Axa France a donc inventé un dispositif incitatif destiné au personnel administratif de plus de 55 ans. Les volontaires peuvent ainsi bénéficier avant leur départ à la retraite d’une période de transition de six à trente mois. Elle se compose pour les deux tiers d’une phase de temps partiel abondé par l’entreprise. Le tiers restant est un “congé de transition retraite”. Il permet de quitter l’entreprise quelques mois avant sa date de départ avec 55 % de son salaire.

Pour adoucir la perte de revenu pendant cette période, les salariés sont invités à liquider leur compte épargne temps (CET). L’indemnité conventionnelle de départ à la retraite est augmentée de 30 % et peut être lissée sur toute la période du congé de transition. Un abondement de 600 euros maximum peut être versé sur le Perco du salarié, dès lors qu’il effectue au moins un versement volontaire à cette hauteur. Enfin, ses droits à assurance complémentaire sont maintenus.

« Pour prendre leur décision en toute connaissance de cause, les salariés concernés peuvent utiliser le simulateur accessible sur l’intranet, explique Didier Aujoux. Cela leur permet d’évaluer, compte tenu de leur ancienneté et de leur rémunération, les implications financières de ce choix, avant même d’avoir à s’en ouvrir à la DRH. »

Prenons le cas d’un collaborateur né en janvier 1952, qui envisage, pour bénéficier d’une retraite à taux plein, de partir à l’âge légal porté, pour sa génération, à 60 ans et 8 mois : il doit donc attendre septembre 2012 pour liquider sa retraite. D’ici là, il peut bénéficier d’une période de transition de douze mois avec huit mois de temps partiel abondé par son employeur. Il perçoit 58 % de son salaire s’il travaille à 50 % de son temps ; 86 % s’il passe à 80 % de son temps de travail ; 95 % s’il travaille à 90 %, etc. À l’issue de cette période, il peut rester chez lui pour quatre mois de congé de transition retraite. La population des commerciaux (un quart des effectifs), qui devra transmettre le portefeuille clients avant son départ en retraite, est encore mieux lotie : la rémunération inclut toutes les commissions et les éléments de salaire récurrents durant la période de transition, y compris sur les affaires conclues avec des clients transférés à un autre commercial.

En contrepartie de ce nouveau droit, le salarié s’engage à partir à la retraite à la fin de cette phase de transition. C’est là tout l’intérêt pour Axa France, qui peut ainsi maîtriser la date du départ des salariés candidats à ce sas de transition et mieux planifier ses effectifs. Il est encore difficile de prévoir combien, parmi les 3 000 seniors, seront séduits.

Prochain accord GPEC en 2012

Consciente que la réforme des retraites n’aura un impact sur ses effectifs qu’à partir de 2012, l’entreprise a pris le parti de ne pas réviser son accord GPEC, signé en 2010. « ll est clair que le prochain accord, en 2012, intégrera ce dispositif », explique Didier Aujoux. Ce dispositif a été préféré à la retraite progressive, qui n’a pas de terme établi : le salarié peut la faire durer aussi longtemps qu’il le souhaite. Impossible dès lors d’avoir la visibilité souhaitée par Axa France.

AXA FRANCE

• Activités : assurances, assistance, banque.

• Effectif : 34 000 collaborateurs.

• Chiffres d’affaires : 22,2 milliards d’euros.

Auteur

  • SABINE GERMAIN