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Enquête

LES PERSONNELS AU SOL ET NAVIGANTS ATTENDENT LA NÉGOCIATION D’UN ACCORD

Enquête | publié le : 12.07.2011 | LAURENT POILLOT

Les syndicats représentant les personnels au sol et navigants demandent toujours la négociation d’un accord sur la pénibilité. Ils n’ont pour l’instant obtenu qu’une amélioration du suivi médical.

Les syndicats font connaître leur impatience dans le secteur aérien : « Nous demandons sans succès, depuis 2003, un accord de branche sur la pénibilité des personnels au sol », soupire Gérard Pétasse, secrétaire général de l’Union fédérale Aériens CFDT. Idem pour le suivi médical des personnels navigants : « L’Union européenne doit donner ses arbitrages à l’automne et on sait déjà que les Britanniques ne sont pas favorables à un suivi médical des personnels de cabine, observe le syndicaliste. Nous aurions pourtant besoin d’étudier leur exposition aux vibrations de fréquence et aux rayonnements, pour mieux analyser les temps physiologiques de récupération. »

À Air France, on joue donc la montre. La DRH est injoignable. Aucune négociation sur la pénibilité n’est à l’ordre du jour. C’est un effet indirect, commentent certains, de la laborieuse réforme de la Caisse de retraite des personnels navigants, dans les tuyaux depuis 2003 (lire Entreprise & Carrières n° 1041).

Le recul de l’âge de départ à la retraite va pourtant poser un problème aux personnels de cabine (16 297 stewards et hôtesses). L’État, actionnaire principal, avait pour habitude de les faire partir dès 55 ans.

Prime défiscalisée à partir de 50 ans

Pour les y aider, Air France offrait dès l’âge de 50 ans une prime. Elle était défiscalisée de 50 à 55 ans révolus. « Elle représentait un an de salaire, voire un an et demi selon les cas, indique Franck Mikula, porte-parole CFE-CGC. Le mécanisme n’a toujours pas changé, alors que les bornes d’âge ne sont plus les mêmes. Il faudrait repousser l’application de cette prime jusqu’à 58 ans ; ce serait actuellement l’élément le plus incitatif pour décaler l’âge de départ. »

D’ici là, « nous avons obtenu de renforcer le suivi médical du personnel de cabine pour lui permettre de travailler une année supplémentaire après 55 ans », note de son côté Gérard Pétasse, qui rappelle que l’aménagement des fins de carrière est un sujet sensible : « L’entreprise doit affronter actuellement plusieurs affaires aux prud’hommes », précise-t-il.

Un décret en juillet

Un décret du Conseil d’État est attendu dans le courant du mois de juillet afin d’adapter les modalités du temps partiel au Code de l’aviation civile.

« Jusqu’ici, on ne savait pas faire, résume Franck Mikula. Il existe des dispositifs de temps alterné – jusqu’à six jours non travaillés par mois – sur la base du volontariat, mais la règle était d’effectuer 75 heures de vol par mois – 95 heures maximum. Concrètement, cela se traduira vraisemblablement par quelques jours de repos supplémentaires par mois. »

AIR FRANCE

• Activités : transport aérien.

• Effectif : 103 000 salariés.

• Chiffres d’affaires : 23,6 milliards d’euros.

Auteur

  • LAURENT POILLOT