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“LA FRANCE D’APRES”

Enjeux | Livres | publié le : 12.07.2011 | P. R.

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“LA FRANCE D’APRES”

Crédit photo P. R.

Les raisons de la crise financière sont profondes, d’ordre structurel plutôt que conjoncturel. Contrairement à ce que prétend la doxa libérale, la mondialisation a accru et non réduit les inégalités entre pays riches et pays pauvres, et elle a creusé les inégalités à l’intérieur des pays développés. Dans ces derniers, les mécanismes de protection sociale mis en œuvre au lendemain de la guerre étaient parvenus à assurer une croissance relativement soutenue sans crise majeure pendant les Trente Glorieuses.

Avec la mondialisation, les pays riches ont pu obtenir une baisse de la pression fiscale sur les hauts revenus en jouant sur la concurrence, tandis que les pauvres subissaient la remise en cause de l’État providence et la concurrence de “l’armée de réserve” des travailleurs des pays émergents, qui ne bénéficient d’aucune protection sociale. Pour Guillaume Duval, rédacteur en chef du magazine Alternatives économiques, les dissensions entre les politiques économiques européennes sont pour une bonne part responsables de la détérioration sociale de nos pays.

Cependant, la France a plutôt mieux résisté à la crise que ses voisins du fait d’un haut niveau de dépenses publiques qui a amorti le choc, d’un niveau raisonnable d’endettements privés et d’un niveau d’épargne élevé des ménages. Il serait donc plus que hasardeux de chercher à imiter les modèles sociaux extérieurs et en particulier le modèle allemand, fondé sur un démontage de la protection sociale et une contraction du pouvoir d’achat des travailleurs, pour l’instant compensés par les exportations et la demande externe, mais pour combien de temps ?

La France d’après

Guillaume Duval, éditions Les Petits Matins, 352 pages, 17 euros.

Auteur

  • P. R.