Zéro accident avec arrêt de travail : c’est l’objectif que s’est fixé RS France (500 collaborateurs), qui a décroché, cette année, la certification Ohsas 18001*, référentiel pour les systèmes de gestion de la santé et de la sécurité au travail délivrée par le British Standards Institution (BSI). Ce qui, ajouté aux estampilles ISO 9001 et 14001, met la touche finale au système de management intégré qualité, environnement et sécurité-santé (QESS) du spécialiste de la vente par correspondance de composants électroniques et industriels (filiale du britannique RS Components).

« Cette certification n’était pas une contrainte du groupe et n’est pas non plus une fin en soi, précise Gaël Gastebois, responsable maintenance et HSE de RS France. Nous la voyons comme un outil de management de prévention des risques professionnels reconnu à l’international, qui nous a surtout permis de formaliser notre démarche, en reprenant les procédures existantes. » Avec un leitmotiv : tout le monde est acteur de la prévention.

« Notre activité génère peu d’accidents », poursuit le responsable, listant les risques induits par la manutention manuelle et mécanique, les chutes de personnes et d’objets (l’entreprise stocke 120 000 références dans son entrepôt de Beauvais). « S’ils ne sont pas très graves, ils sont généralement liés aux comportements individuels. C’est sur cette dimension que nous travaillons. »

Dans le cadre de la certification, l’entreprise a notamment mis sur pied un réseau de contacts santé-sécurité-environnement regroupant des membres du CHSCT, des secouristes du travail et des formateurs internes. Soit en tout une petite vingtaine de “sentinelles” volontaires œuvrant dans les différents services et chargées de favoriser la remontée des presqu’accidents dans une logique d’amélioration continue. Les membres du comité de direction effectuent, quant à eux, des “tours d’observation sécurité-environnement” (TOSE) mensuels, auxquels seront associés un employé. Une bonne façon, selon Gaël Gastebois, de donner à la direction une vision pragmatique du sujet et de maintenir la dynamique « dont l’un des principes de base est le rangement ! », soutient-il.

En termes de communication, la démarche s’est concrétisée dans la création de fiches de poste détaillant les risques associés et de fiches de bonnes pratiques réalisées à partir des presqu’accidents. Des informations que les managers sont chargés de relayer sur le terrain et que les salariés peuvent retrouver sur l’intranet ou sous la forme de panneaux d’affichage.

Pour RS, l’idée est d’ancrer la prévention dans le quotidien, en misant sur la diversité des modes d’intervention, depuis la récente campagne européenne d’affichage interne lancée par le groupe, Open your eyes, mettant en évidence le rôle de chacun, jusqu’aux initiatives locales des différents départements de la filiale française : « Nous ne voulons pas que tout vienne de l’entreprise, explique Gaël Gastebois.

Enfin, la formation santé-sécurité est délivrée en interne, l’entreprise ayant ainsi toute latitude pour dispenser la bonne parole et gérer son vivier de formateurs. La chasse aux risques, tant sur l’activité entrepôt que sur l’activité bureau, fait ainsi l’objet, depuis octobre dernier, d’une formation de deux heures en présentiel. A ce jour, 60 % de ­l’effectif en a bénéficié. Dernière initiative en date : la mise en place, à l’échelle européenne, d’un projet e-learning baptisé “Ecran sécurité plus”. Présenté au CHSCT et lancé en janvier dernier, il concerne en France 340 collaborateurs travaillant sur écran. L’un de ses modules doit permettre, au travers de plusieurs dizaines de questions concernant l’environnement de travail, les rythmes d’activité, l’équipement, le mobilier, etc., d’évaluer les risques et de proposer des actions correctives, le cas échéant au niveau individuel.