Les années passent, les pratiques discriminatoires n’évoluent pas. C’est l’un des constats du baromètre des pratiques de la diversité de Cegos et de l’université Dauphine, rendu public le 28 juin. Comme lors de la précédente étude en 2007, 80 % des DRH* estiment que la discrimination s’exerce principalement au moment du recrutement. Ils sont un peu moins nombreux à penser qu’elle intervient dans l’accès aux postes à responsabilité (49 % contre 55 %), mais davantage sur les rémunérations (48 % contre 40 %).

Peu de DRH ont mis en place des outils antidiscrimination : méthode objective d’évaluation des compétences des candidats (28 %); évaluation écrite à chaque entretien (26 %); élargissement du sourcing (23 %); CV anonyme (19 %).

En outre, 21 % déclarent n’avoir rien mis en place, malgré les interventions du législateur sur les seniors, les personnes handicapées, les femmes, et malgré les incitations de la Halde.

En revanche, la pression des pouvoirs publics aurait eu comme effet collatéral le développement de pratiques insidieuses, selon la Cegos. Ainsi, 30 % des salariés interrogés déclarent avoir été témoins de la propagation de fausses rumeurs dans le but de discréditer un collègue. « Cela consiste par exemple à faire courir le bruit que M^me Untelle a été embauchée pour d’autres raisons que ses compétences », illustre Annick Cohen– Haegel, responsable des formations RH à la Cegos. L’instrumentalisation de la rumeur ne date pas d’hier ; la nouveauté résiderait dans le fait que « l’anonymisation de la discrimination permet de détruire sans courir de véritables risques juridiques ».