E & C : Selon les premiers résultats de votre enquête annuelle*, confiés en exclusivité à Entreprise & Carrières, la reprise se confirme dans le secteur du conseil en management.

H. B. : En effet, après un fort ralentissement en 2009 (- 7 %), on assiste à un phénomène de reprise consolidée, avec une croissance de 5 % en 2010 et des prévisions de 5 % à 7 % pour 2011, soit beaucoup plus que le PIB (+ 2 %). Après un gel des investissements en conseil pendant la crise, les entreprises relancent en effet des projets de transformations ou des études stratégiques pour mieux se positionner par rapport à la concurrence. Si bien que les cabinets de conseil en management se remettent à embaucher, en particulier des jeunes diplômés. Parmi les cabinets qui tirent le mieux leur épingle du jeu, on trouve ceux de taille moyenne ayant fait des efforts de spécialisation, et ceux ouverts à l’international, dont les consultants au profil multiculturel peuvent conduire des missions dans les pays émergents. Les cabinets qui ont investi dans l’innovation et offrent des prestations à forte valeur ajoutée – sur la stratégie, la structuration ou la gouvernance de grands groupes, l’innovation managériale – connaissent la plus forte croissance. Syntec se bat d’ailleurs pour que l’innovation managériale soit reconnue au même titre que l’innovation technologique, et puisse bénéficier d’aides financières équivalentes, comme le Crédit d’impôt recherche.

E & C : La crise n’a-t-elle pas modifié le marché du conseil en management ?

H. B. : Non, la reprise concerne tous les secteurs : le premier secteur est celui des services financiers, qui progresse et représente à lui seul 30 % de l’activité, suivi de l’industrie (23 %) et de l’administration (15 %) dont la demande s’est maintenue pendant la crise du fait de la poursuite de la réforme de l’État. Le secteur Énergie-environnement arrive en 4e position avec 11 %, suivi de la distribution (5 %), du transport-logistique (4 %) et des télécoms (4 %). La répartition de l’activité par type de prestations a peu évolué : les interventions en conduite du changement et en organisation arrivent toujours en tête et comptaient pour 30 % de l’activité en 2010. Viennent ensuite le conseil en optimisation des coûts et celui en stratégie, qui représentent chacun 17 % de l’activité.