logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actualités

LES TÉLÉCOMS SIGNENT UN ACCORD UNANIME SUR LE HARCÈLEMENT ET LA VIOLENCE

Actualités | publié le : 28.06.2011 | HÉLÈNE TRUFFAUT

Dans la foulée de l’accord national interprofessionnel (ANI), le secteur des télécommunications ouvre la voie des accords de branche sur le harcèlement et la violence. Un sujet sur lequel tous les partenaires sociaux se sont entendus.

Après l’accord sur la prévention du stress et des risques psychosociaux du 27 mai 2010, l’Unetel-RST et les cinq organisations syndicales représentatives du secteur des télécommunications (CFDT, CGT, CFE-CGC, CFTC, FO) ont annoncé, le 22 juin, avoir conclu le 26 mai dernier un nouvel accord relatif au harcèlement et à la violence au travail. Pour l’organisation patronale, cette première déclinaison de branche de l’ANI du 26 mars 2010 a valeur d’exemple ; 70 000 salariés de droit privé sont concernés.

Dans le détail, le texte liste des types de comportement pouvant servir d’indicateurs et pointe les problèmes des salariés en relation avec le public et des violences faites aux femmes. Il propose des exemples d’outils de prévention pour les entreprises (charte, actions de formation et d’information, espaces de discussion). Il encadre également par des règles normatives la procédure de traitement des plaintes.

Viser la prise de conscience

« C’est un accord important, qui vise à faire prendre conscience du problème et à alerter les salariés sur l’écoute dont ils doivent bénéficier », commente Laurence Barma, secrétaire fédérale à la F3C CFDT. La prise en compte de l’isolement des collaborateurs concernés est une satisfaction pour le syndicat.

Selon Jean-Paul Gristi, membre du bureau fédéral de la CGT Fapt, cet accord unanime va surtout permettre de « sensibiliser les entreprises du secteur à la nécessité de prendre des mesures collectives de prévention », et rappelle les dispositions légales concernant le droit de retrait.

Ces deux syndicats auraient cependant souhaité voir accorder aux salariés des entreprises dépourvues d’IRP la possibilité de se faire accompagner par le représentant d’un syndicat représentatif de la branche (les plaignants ne pouvant, dans ce cas, s’appuyer que sur un salarié de leur choix). « Nous allons continuer à travailler sur ce point », ajoute Laurence Barma, qui précise qu’un guide à destination des salariés victimes ou témoins de harcèlement ou de violence doit être élaboré en lien avec la CPNE (Commission paritaire nationale pour l’emploi).

Un accord en vue dans la banque ?

L’Association française des banques (AFB) a, elle aussi, soumis à la signature de ses partenaires sociaux – jusqu’au 15 juillet – un accord sur le harcèlement et la violence au travail, en négociation depuis décembre dernier. Pour l’instant, seul le SNB CFE-CGC a paraphé le texte. La CFDT Banques et assurances, qui prendra prochainement sa décision, reste très réservée, n’y voyant rien de neuf par rapport à l’ANI. « Le texte ne propose pas de mesures concrètes pour changer le quotidien des salariés », considère Luc Mathieu, secrétaire général de la fédération, qui déplore surtout l’absence de prise en compte des effets potentiels de l’organisation du travail sur le harcèlement et la violence. « Cet accord va dans le bon sens, mais n’est pas une fin en soi », convient Régis Dos Santos, le président national du SNB CFE-CGC. Il espère d’ailleurs voir se conclure, par la suite, des accords d’entreprise qui aborderont l’organisation du travail.

Auteur

  • HÉLÈNE TRUFFAUT