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Trois plaintes à jeter aux oubliettes

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET | publié le : 21.06.2011 | MERYEM LE SAGET

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Trois plaintes à jeter aux oubliettes

Crédit photo MERYEM LE SAGET

C’est énervant de voir nos rêves les plus légitimes d’harmonie et de cohérence être sans cesse contrariés. Mais comme le monde ne va pas se ralentir de sitôt, le choix se résume à se plaindre pour l’éternité… ou à trouver des réponses nouvelles !

Manque de temps. L’époque où l’on avait la possibilité de “bien faire son travail” est révolue. Les personnes courent constamment derrière des tâches qui sont déjà en retard. Le niveau d’exigence monte et le rythme de travail avec lui. Or les journées n’ont que 24 heures, c’est notre donnée de base commune. Regretter le passé et râler contre ce monde moderne où tout va trop vite sont des options momentanées, mais ne peuvent en aucun cas produire des solutions. Il va falloir agir autrement. En commençant par se concentrer chaque jour sur quelques priorités bien identifiées, pour que l’essentiel soit réalisé dans de bonnes conditions. Le reste avancera avec moins de qualité ou sera délaissé au profit d’autres arbitrages.

Exercice pratique : canaliser ses tendances naturelles. Car suivre son instinct ou ses préférences personnelles est le meilleur moyen de s’enliser. Effectivement, comme pour se ménager des “amortisseurs” au milieu de ce rythme fou, on attaque le facile avant le difficile, ce qui est simple avant ce qui demande de la réflexion, ce qui nous détend avant ce que l’on n’aime pas. Et la journée dérape, le retard s’accumule, on rentre tard le soir, on n’arrive plus à décrocher. L’expérience montre que plus on est fatigué, moins on arrive à se discipliner. Curieux paradoxe : il faut de l’énergie pour gérer son temps ! Donc ne dépassons pas les seuils de fatigue au-delà desquels gérer son temps devient un exercice hors de portée.

Manque de cohérence. J’entends souvent des managers pester contre un système qui les place devant des objectifs contradictoires ou laisse exister des ambiguïtés dans la mise en œuvre des décisions. « Si seulement il y avait un peu de cohérence dans cette entreprise ! » Bien sûr, la clarté facilite l’action, c’est notamment le rôle de l’équipe de direction de favoriser cette cohérence. Mais le monde d’aujourd’hui n’est pas blanc ou noir, il est truffé de complexité. Quel que soit le degré de cohérence développé dans l’entreprise, il y aura toujours des incertitudes, des approximations. Pourquoi donc sommes-nous manager ? Gérer cette complexité fait partie du rôle. Aujourd’hui, le sens n’est plus donné par l’extérieur ; c’est au manager de résoudre à son niveau les ambiguïtés ou les incohérences qui demeurent, en introduisant du pragmatisme et de la sérénité.

Manque d’équilibre. Il est dangereux d’espérer que l’entreprise se calmera pour permettre notre équilibre de vie. On risque d’attendre longtemps, surtout dans les grandes entreprises. L’esprit y est compétitif, le terrain de jeu est mondial, il faut se battre. Comme en sport de haut niveau, mériter une place sur la scène internationale demande un investissement total. C’est donc à l’individu de gérer les conséquences de son engagement et de se ménager des temps de ressourcement. Les pratiques RH les plus évoluées essaient de proposer des environnements professionnels et managériaux qui prennent en compte le bien-être personnel. Mais l’individu doit également apprendre à cultiver son équilibre, débrancher de ses outils électroniques, savoir quand il est sain pour lui de s’investir et quand il est important de changer de service, de projet, d’entreprise ou de métier.

Auteur

  • MERYEM LE SAGET