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LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION

Les branches observent pour agir mieux

LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION | Enjeux | publié le : 14.06.2011 | VALÉRIE GRASSET-MOREL

Les travaux des OPMQ (Observatoires prospectifs des métiers et des qualifications) ne sont utiles que s’ils conduisent à des plans d’action, ont unanimement reconnu les participants à la journée de restitution, le 12 mai 2011, d’un état des lieux des OPMQ réalisé par le Céreq à la demande du CPNFP (Comité paritaire national pour la formation professionnelle) et de son émanation, le COC (Comité observatoires et certifications).

Objectifs atteints car, d’après le Céreq, dans les trois quarts des cas, les OPMQ formulent des préconisations, et dans la moitié des cas élaborent des plans d’actions et des outils de GRH à destination des entreprises. De plus, « nombre d’actions visent spécifiquement les jeunes ».

Ces observatoires, créés majoritairement à la suite de l’accord national interprofessionnel sur la formation de 2003 (sur les 126 OPMQ recensés, seuls 11 % ont été créés avant), ont pour mission de contribuer à l’anticipation des besoins en compétences des entreprises et des salariés et d’alimenter les partenaires sociaux en informations utiles à la définition des politiques de formation des branches professionnelles. L’ANI de 2009 a réaffirmé leur utilité et a invité à la mise en synergie de leurs travaux sous l’égide du COC. L’état des lieux du Céreq fera prochainement l’objet d’un rapport complet.

Si certains OPMQ couvrent plusieurs branches (jusqu’à 17), dans 8 cas sur 10, leur périmètre est monobranche et, surtout, dans un cas sur deux cette branche couvre un champ relativement restreint (moins de 2 000 entreprises et moins de 42 000 emplois). A ces “petits” observatoires, l’échange de pratiques est donc nécessaire pour leur permettre de s’engager dans des travaux d’envergure portant notamment sur les mobilités dans les territoires. Sur ce point, la collaboration avec les Oref (Observatoires régionaux emploi/formation) est essentielle.

De l’observation à l’action

Deux points sont plus particulièrement mis en lumière par l’étude : d’une part, la difficulté d’utilisation par les observatoires des statistiques publiques, en raison de l’ancienneté de ces chiffres (deux à trois ans), et donc l’articulation entre politiques de branche et politiques publiques ; d’autre part, la difficulté de travailler avec des élus sur la prospective. Les OPMQ sont en effet dans une « position atypique », souligne le Céreq, « pris en tension entre un mode de gouvernance conditionné par le paritarisme et un objectif de production de connaissances et d’analyse utiles pour la branche ». Ainsi, la production de « diagnostics partagés » suscite des difficultés pour 83 % des responsables d’OPMQ. « Sur la prévision des effectifs d’une branche, il est difficile de faire signer un scénario bas par les partenaires sociaux, à moins de proposer un outil d’accompagnement sur la base de ce constat comme une démarche de GPEC », note l’OPMQ des entreprises du médicament. « Passer de l’observation à l’action » est l’un des enjeux des OPMQ confirme Xavier Royer (Medef), co-animateur du COC au titre des organisations d’employeurs.

Auteur

  • VALÉRIE GRASSET-MOREL