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« En 2011, les entreprises subissent une double peine »

Dossier | publié le : 14.06.2011 | V. L.

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« En 2011, les entreprises subissent une double peine »

Crédit photo V. L.

E & C : La hausse des tarifs des complémentaires santé collectives perdure. Quels sont les leviers des entreprises pour endiguer les dérives possibles de leurs régimes ?

Y. T. : Toutes les entreprises cherchent des solutions et elles veulent conserver en même temps une bonne couverture pour leurs salariés. De plus en plus, elles veillent au pilotage de l’équilibre financier et technique de leurs régimes : elles exigent un reporting précis sur la structuration des dépenses, la façon dont le coût des couvertures est construit, elles regardent de près leurs frais de conseil et d’intermédiation, et négocient plus souvent les chargements. Elles s’attaquent aussi aux prestations proposées et font la part de ce qui relève de la solidarité collective ou de l’assurance individuelle, en veillant notamment à ne pas prendre en charge certaines dépenses pouvant être jugées « excessives »: des montures de lunettes de grandes marques, par exemple. Elles limitent la fréquence des remboursements, proposent des régimes à deux niveaux de couverture et font appel à des systèmes de devis et aux plates-formes de santé.

E & C : Quelles sont les autres tendances que l’on peut observer ?

Y. T. : On a constaté une diminution du périmètre des populations couvertes. Si, par le passé, les contrats étaient proposés pour le salarié, son conjoint et ses enfants jusqu’à l’âge de 25 ou 26 ans, depuis quelques années, on assiste à une redéfinition des personnes couvertes. Par exemple, certaines entreprises ne prennent pas en charge le conjoint s’il travaille, et d’autres ne proposent la couverture famille qu’à titre facultatif, avec un financement par le salarié exclusivement. Dans les années à venir, il y a fort à parier que des conventionnements verront le jour entre organismes complémentaires et professionnels de santé. Les dépassements demandés par les praticiens sont de plus en plus importants et ils impactent particulièrement les régimes complémentaires.

E & C : En quoi l’année 2011 est-elle spécifique s’agissant de l’inflation des budgets de protection sociale ?

Y. T. : Cette année, les entreprises supportent une double peine : non seulement elles ont subi un taux d’augmentation des tarifs de leurs régimes frais de santé de l’ordre de 7 % à 8 %, mais un taux similaire va s’appliquer à leurs régimes de prévoyance, du fait de la réforme des retraites. L’âge de départ porté à 62 ans allonge de deux ans la durée potentielle de versement des indemnités journalières et rentes d’invalidité. Ce qui engendre deux années de provisions supplémentaires pour les assureurs. Ces derniers fourbissent actuellement leurs armes pour déterminer l’impact en termes d’augmentation des tarifs.

Auteur

  • V. L.