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LES GESTIONNAIRES RH ONT LE BUSINESS TRISTE

Actualités | publié le : 14.06.2011 | E. F.

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LES GESTIONNAIRES RH ONT LE BUSINESS TRISTE

Crédit photo E. F.

Les managers RH, encore sur la défensive, ne prévoient pas d’augmenter les effectifs dans les mois qui viennent, selon une enquête de l’Apec publiée la semaine dernière.

« Attentisme », gestion à « court terme », politique « atone ». L’ambiance chez les gestionnaires RH n’est pas à l’offensive, selon l’enquête priorités RH 2011 de l’Apec, publiée le 7 juin. Cette étude a été réalisée au mois de mars auprès de 1 000 gestionnaires des RH aux profils assez hétérogènes (DRH, chefs de service, chargés de RH ou assistants RH, directeurs financiers…). Elle « produit des résultats plus nuancés que ce qui ressort de la communication sur la GRH la plus fréquente », notent les auteurs.

Il est vrai que l’enquête de l’Apec relativise même le prudent optimisme de notre baromètre Inergie-ANRDH-Entreprise & Carrières publié fin mai (lire Entreprise & Carrières n° 1049), réalisée auprès de professionnels des RH en entreprise.

Symptômes de repli

« L’un des effets de la crise de 2008 est l’installation d’un climat d’incertitude, caractérisé par des symptômes de repli évidents, tant sur le plan quantitatif – stagnation des effectifs – que sur le plan qualitatif – peu de démarches innovantes envisagées, pas de réflexion sur le renouvellement des profils de compétences », relève l’Apec. De fait, la grande majorité des gestionnaires RH ne prévoient pas d’augmenter les effectifs au cours de l’année à venir, quel que soit le niveau de qualification. Ceux qui recruteront privilégieront autant les recrutements externes (36 %) que la mobilité interne (35 %). Quant aux profils des recrutés, ils seront identiques ou proches de ceux déjà présents (73 %).

Cette attitude de repli se remarque également dans les priorités des gestionnaires RH pour les mois qui viennent. Ils sont davantage tournés vers la gestion des compétences en interne qu’il y a quelques années. Comme dans une enquête similaire réalisée par l’Apec en 2006, le thème prioritaire reste l’optimisation du travail. Juste après venaient alors la fidélisation des salariés et l’amélioration du climat social. En 2011, ces deux sujets passent aux 6e et 7e rangs et sont remplacés par les thèmes de la transmission des savoirs et la prévision des besoins en compétences.

Amélioration de la communication interne

Il n’est donc pas surprenant que les gestionnaires RH développent d’abord des dispositifs visant à améliorer la communication interne plutôt que le communication RH externe (voir le graphique ci-dessus).

Les auteurs remarquent en outre que le taux de réponses affirmées (« tout à fait prioritaire ») est systématiquement inférieur à celui d’il y a cinq ans. Ceci « traduit une politique RH relativement atone, sans réelle ligne directrice forte ».

Pourquoi un tel repli ? Les auteurs avancent notamment l’explication du climat des affaires, autrement moins favorable aujourd’hui qu’il y a cinq ans. Les deux tiers des entreprise déclaraient alors un chiffre d’affaires en hausse, contre 40 % actuellement.

Or le sentiment des gestionnaires RH d’être dans l’« anticipation » ou au contraire dans l’« adaptation » à la conjoncture est corrélé à l’évolution du chiffre d’affaires de l’entreprise. Lorsque celui-ci est en hausse, plus de la moitié des gestionnaires RH se sentent dans l’anticipation. Lorsqu’il baisse, ils ne sont plus que 36 %, contre 63 % dans l’adaptation.

Davantage de moyens pour l’administration des RH !

→ Le fossé serait-il en train de se creuser entre les directeurs des RH et leurs équipes ? Selon les DRH et les chefs de service, il faudrait mettre davantage de moyens et de temps sur le management stratégique – stratégie RH, rémunérations, conduite du changement – (23 %), sur la motivation (21 %) et sur la gestion des carrières (19 %). En revanche, seuls 7 % d’entre eux pensent que la gestion des RH (administration, paie, juridique) est prioritaire. Tous répondants confondus, la hiérarchie s’inverse : la première priorité (20 %) est au contraire l’administration et la paie.

Auteur

  • E. F.