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LE “CINÉ MANAGEMENT” SENSIBILISE DES ENTREPRISES DE TRANSPORT À LA GPEC

Pratiques | publié le : 31.05.2011 | SOLANGE DE FRÉMINVILLE

En Languedoc-Roussillon, l’Opca Transports a choisi le “ciné management” comme outil de sensibilisation à la GPEC. Six entreprises ont testé ce concept original qui a permis de fédérer les équipes.

Comment donner envie à des PME d’adopter la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) ? En Languedoc-Roussillon, l’Opca Transports a parié sur le “ciné management”, un concept original mis au point par une société de conseil gardoise, Kopilote. L’idée est de tracer un parallèle entre la création d’un film et la conduite d’une entreprise qui met en place la GPEC. Dans les deux cas, il s’agit de réunir une équipe autour d’un projet dès les premières étapes : le scénario, analogue à la stratégie, puis le script, qui décrit sa mise en œuvre, le choix des acteurs et des équipes techniques en s’appuyant sur des fiches de poste… « L’intérêt est de toucher du doigt la réalité de la GPEC tout en la dédramatisant parce qu’on est dans la fiction », souligne Manuel Blanche, dirigeant de Kopilote.

185 stagiaires

Pour aller au bout de la démarche, chaque entreprise a créé un court-métrage de quelques minutes, fruit de l’imagination et du travail des participants. Au total, 185 stagiaires, sur un total de 300 salariés répartis dans six entreprises(1), ont pris part à cette action collective, qui s’est étendue sur près d’un an, de septembre 2009 à juillet 2010. La participation a varié de quinze jours pour les dirigeants ou leurs proches collaborateurs, engagés dans l’ensemble de la formation, à une journée pour ceux qui ont seulement contribué au tournage, qui a eu lieu en dehors du temps de travail quand l’organisation le nécessitait.

« Cela a permis d’impliquer la plupart des salariés et de souder l’équipe. Mes trois collaborateurs chargés de la gestion des ressources humaines ont pris conscience de la nécessité de faire adhérer les salariés au message qu’ils veulent faire passer », témoigne Jérôme Mouret, gérant des Autocars Bouisse, aussi satisfait que la direction des transports Sonzogni, qui y voit une action « fédératrice ». Une entreprise, les Transports Peyrot, a abandonné en cours de route, estimant que « cela ne servait à rien ».

Mais, selon Philippe Contassot, de l’Aract Languedoc-Roussillon, le bilan est positif, l’opération ayant permis « la mobilisation des équipes ». « Dans le secteur du transport, la contrainte est double : les conducteurs sont tout le temps sur les routes, et les financements sont consacrés aux formations obligatoires », analyse-t-il. Pour que les entreprises adoptent la GPEC, il fallait donc prendre les grands moyens.

Cofinancement

En août 2009, l’Opca Transports, l’État et la région Languedoc-Roussillon ont signé avec la fédération professionnelle un accord pour le développement des emplois et des compétences. À la clé, un budget de 535 000 euros, financé par les trois partenaires (Opca, État, Région) pour un plan d’actions à réaliser de 2009 à 2011. “Ciné management” a coûté 137 000 euros et a bénéficié d’un cofinancement de l’État (52 %) et de la région (42 %), les entreprises ayant contribué à hauteur de 5 %. En 2010, l’ensemble des actions GPEC a coûté 232 513 euros HT, dont 29 % ont été assurés par la région, 40 % par l’État, 25 % par l’Opca Transports, le reste étant financé par les entreprises. L’Opca Transports a aussi mis en place un club RH qui favorise les échanges entre entreprises et un programme de formation pour renforcer les compétences : management, gestion de projet, entretien professionnel, tutorat, VAE… Le “ciné management” est reconduit en 2011 avec une dizaine de TPE dans une formule plus légère.

(1) Transports Aprin, Cars Auran, Autocars Bouisse, Transports Sonzogni, Autocars Faure, Transports Peyrot.

Auteur

  • SOLANGE DE FRÉMINVILLE