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Enquête

UNIFICATION DE L’ACCORD D’INTERESSEMENT

Enquête | publié le : 31.05.2011 | HÉLÈNE TRUFFAUT

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UNIFICATION DE L’ACCORD D’INTERESSEMENT

Crédit photo HÉLÈNE TRUFFAUT

Le dispositif d’épargne salariale de Mersen se veut désormais bien étoffé. Pour partager la même culture sur tous les sites, le groupe a créé un système d’intéressement unique qui pourra être décliné dans chacun des établissements.

Mersen (ex-Carbone Lorraine) dispose, depuis 1995, d’un plan d’épargne groupe approvisionné par les fonds de la participation et de l’intéressement. Il ouvre régulièrement – avec décote et abondement – son capital aux salariés, lesquels représentent aujourd’hui 1,3 % de son actionnariat. Et, après avoir signé en 2009 deux accords portant sur des dispositifs de retraite supplémentaire, il vient de mettre la touche finale à un nouvel accord groupe visant à harmoniser les différents accords d’intéressement de ses sites hexagonaux.

Intégrer tous les sites

« Mersen a déjà une longue histoire avec l’intéressement. C’est un mécanisme complexe, mais permettant une réelle créativité et dont nous exploitons tous les rouages, soutient Fabienne Lesca, responsable rémunération, avantages sociaux et mobilité internationale. Le document en négociation depuis le début de cette année va nous permettre d’avoir un message unifié sur l’intéressement en intégrant dans le dispositif nos plus petits sites, qui ne sont pas forcément à l’aise avec cette notion ou qui manquent d’interlocuteurs pour négocier. »

La nouvelle formule intègre des critères techniques identifiés comme étant des problématiques communes à l’ensemble du groupe, telles que l’amélioration de la qualité, le service client ou la sécurité. Mais, à l’exception de cette dernière thématique – omniprésente dans l’entreprise –, Mersen ne veut imposer aucun de ces critères ni d’objectif en la matière, afin de respecter le vécu de chaque entité. Celles-ci s’approprieront donc les critères techniques les plus pertinents dans le cadre d’une négociation locale ultérieure.

Par ailleurs, le calcul inclut, outre les résultats financiers du site, ceux des autres structures avec lesquelles il interagit. « Nous tenons compte du fait que nous sommes dans un “business” global et qu’un site ne peut fonctionner de manière isolée », commente Fabienne Lesca. Enfin, le système combine deux clés de répartition (uniforme et en fonction du salaire) en privilégiant toutefois la modalité égalitaire, plus favorable aux petites rémunérations.

Un sujet fédérateur

Au final, « le montant affecté à l’intéressement peut atteindre jusqu’à 10,5 % de la masse salariale, sous déduction des sommes versées au titre de la participation », précise la responsable, qui juge ce système « potentiellement plus avantageux que les précédents ». « C’est, en tous cas, un sujet très fédérateur et un bon moyen de parler de l’entreprise », assure-t-elle.

L’accord d’intéressement a été signé le 26 mai par l’ensemble des syndicats (CGT, FO, CFDT, CGC). Mais la négociation s’est révélée complexe. Et une première version soumise aux syndicats le 17 mai avait été retoquée, « notamment parce qu’elle risquait de provoquer une diminution de l’intéressement dans l’une des entités », indique Alex Maillard, délégué syndical central CGT. La nouvelle version a été signée « parce qu’elle apporte des améliorations sensibles, même si elle ne règle pas tous les problèmes », ajoute-t-il, précisant que les syndicats seront attentifs à l’application de l’accord.

Mais Mersen propose par ailleurs à ses collaborateurs de nouveaux dispositifs d’épargne retraite. « Ils sont le fruit d’une réflexion menée par le groupe avec ses partenaires sociaux dès 2007 pour freiner la dégradation du taux de remplacement. Nous nous sommes aperçus que les problématiques n’étaient pas les mêmes selon les populations et les carrières et qu’il nous fallait, du coup, combiner deux outils », résume-t-elle. Accessible à tous les salariés, le Perco (plan d’épargne pour la retraite collectif) a été ouvert en mars 2010 avec un premier versement de 100 euros. L’abondement de l’entreprise varie entre 300 % et 25 % des versements, de la tranche la plus modeste à la plus importante. Depuis janvier dernier, les cadres et agents de maîtrise bénéficient, de surcroît, d’un Pere (Plan d’épargne retraite entreprise), système à cotisations définies partagées entre les collaborateurs et l’employeur.

Fabienne Lesca en est persuadée : « L’idée de partager la richesse est légitime et fait sens. Mais la soudaineté et la précipitation avec lesquelles le gouvernement a annoncé la prime liée aux dividendes sont déstabilisantes. Cela met une pression sur les entreprises et ne permet pas de réfléchir sereinement », considère la responsable, pour qui le caractère franco-français de la prime n’arrange rien à l’affaire. « Nous nous efforçons d’avoir une démarche groupe. Le versement des dividendes, lui, ne s’arrête pas aux frontières », conclut-elle.

MERSEN

• Activité : fabrication de matériaux haute performance et d’équipements de protection et de contact électrique.

• Effectifs : 7 000 collaborateurs dans le monde, dont 1 600 en France.

• Chiffre d’affaires 2010 : 741 millions d’euros.

Auteur

  • HÉLÈNE TRUFFAUT