Accords de participation et d’intéressement, plan d’épargne entreprise de groupe et Perco, abondements… comme la majorité des grands groupes français, Axa offre de longue date une panoplie d’éléments de rémunération complémentaires au salaire. A cette palette, Axa a choisi d’ajouter la voie de l’actionnariat salarié. C’est une démarche menée au niveau du groupe et, aujourd’hui, 6,5 % du capital d’Axa est détenu par les collaborateurs.

Chaque année depuis quinze ans, une augmentation de capital réservée aux salariés est lancée au début de l’automne, avec une décote de 20 % sur le prix de l’action. Dans le périmètre d’Axa France, 30 % à 50 % des salariés souscrivent chaque année à l’augmentation de capital réservée, et quatre sur cinq sont actionnaires. Le succès est plus mitigé au niveau mondial : un sur deux détient des actions.

Pour que chaque collaborateur devienne actionnaire, Axa a lancé en 2007 un programme de distribution d’actions gratuites. « La distribution du même nombre d’actions gratuites à tous les collaborateurs à travers le monde tient à l’idée que la richesse du groupe vient de toutes les entités qui le composent », explique Didier Aujoux, directeur finance et analyses ressources humaines à la DRH. Dénommée Axa Miles, l’opération arrive à échéance cette année : tous les collaborateurs à travers le monde ont reçu en 2007 quelque 50 Axa Miles transformés en titres Axa en 2009 et débloqués en 2011. Au cours actuel du titre Axa, 15 euros environ, l’opération peut donc se concrétiser par un gain de 750 euros.

Ce programme, qui bénéficie à tous les collaborateurs du groupe, a toutefois des résultats inférieurs à ce qui pouvait être attendu en 2007 : une tranche supplémentaire de 50 Axa Miles par collaborateur n’a pas été lancée – les résultats du groupe, qui la conditionnaient, n’ont pas été atteints, et la valeur du titre Axa a diminué de moitié sur la période. Pour autant, le groupe ne renonce pas à ce genre d’opérations, puisqu’une nouvelle résolution, qui offre la possibilité de procéder à une nouvelle distribution d’actions gratuites, vient d’être votée en assemblée générale.

La direction et les représentants des salariés considèrent que, dans un groupe fortement internationalisé où les marchés à forte croissance et à forte marge sont à l’étranger, ce type d’opération serait plus pertinent à mener que le versement d’une hypothétique prime de 1 000 euros aux seuls salariés français. Un point de vue qui apparaît néanmoins en phase avec le projet de loi prévoyant de dispenser les entreprises de négocier la prime, si elles ont accordé dans l’année « un avantage pécuniaire non obligatoire ». Cet avantage devra néanmoins être lié à la question de l’augmentation des dividendes.

Pour démontrer ses efforts aux salariés, la DRH d’Axa France communique en interne : « Nous voulons instaurer une transparence complète sur le thème de la rémunération globale et de l’intéressement à la performance de l’entreprise », précise Didier Aujoux. Un dépliant présente tous les éléments de la rémunération : salaire, primes, augmentations collectives et individuelles, épargne salariale et actionnariat salarié, ainsi que complémentaire santé et retraite supplémentaire. Cela permet aux salariés de se rendre compte de la valeur des avantages sociaux accordés. Ils sont formalisés dans un bilan social individuel accessible en ligne. « Ils représentent chez Axa environ 15 % à 20 % de rémunération complémentaire », ajoute-t-il.

L’employeur s’est aussi prêté au jeu des questions-réponses au cours de réunions où les salariés pouvaient interroger hiérarchie ou DRH. Un souci d’explication qui sera bien utile alors que les augmentations générales de salaires sont modestes : 1 % pour les non-cadres et 0,4 % pour les cadres. Et si la participation était en hausse, l’intéressement était, lui, en baisse.

• Activités : produits et services d’assurance, de prévoyance, d’assistance, de banque, d’épargne et de protection juridique.

• Effectifs : 214 000 personnes dans le monde, dont 34 000 à Axa France.

• Chiffre d’affaires 2010

monde : 91 milliards d’euros.

France : 22,2 milliards d’euros.