Depuis la crise, la question du pouvoir d’achat des salariés est inscrite en bonne place dans l’agenda des politiques. Et en cette période préélectorale, la communication sur ce sujet va bon train. Ainsi est née l’idée de la prime “dividende”, que devront verser les entreprises généreuses avec leurs actionnaires… Une injonction gouvernementale qui va encore une fois contraindre les DRH à se débattre avec les frustrations des salariés qui ne seront pas concernés (seul un quart pourrait recevoir une prime) et les exigences des syndicats, puisque le montant de la prime doit être négocié.

Les DRH à peine sortis de leur NAO et qui, pour quelques-uns, avaient réussi à signer un accord satisfaisant pour les négociateurs, vont repartir au charbon avec, cette fois, peut-être moins de choses à offrir. D’autres, en pleine négociation et avec peu de marges de manœuvre, vont devoir affronter toutes les attentes à la fois, notamment celle de salariés mal informés, persuadés qu’ils toucheront bientôt 1 000 euros.

Et puis, il y a les DRH heureux, dispensés d’une négociation supplémentaire, qui ont déjà mis en place des dispositifs équitables de partage des profits – intéressement, abondements, actions gratuites, etc. Ceux-là ont pu constater les bienfaits de la redistribution : performance, engagement et paix sociale sont souvent au rendez-vous.