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MONDIAL ASSISTANCE INSTAURE LE TÉLÉTRAVAIL AU COMPTE-GOUTTES

Pratiques | publié le : 17.05.2011 | CATHERINE DE COPPET

L’entreprise d’assurance s’est lancée récemment dans une expérimentation du télétravail, afin de contribuer à l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle des salariés. Objectif : réduire le stress et améliorer la productivité. Une démarche lancée de façon très progressive.

Sur les 14 salariés de Mondial Assistance qui ont expérimenté le télétravail entre septembre 2010 et janvier 2011, 13 souhaitent continuer à travailler de cette façon. Un succès pour la direction de l’entreprise d’assurance, qui a décidé de prolonger l’expérimentation en l’ouvrant également à d’autres profils. À l’origine du projet, un diagnostic des difficultés rencontrées par les salariés : « Sur les 1 800 collaborateurs, 1 400 travaillent en région parisienne, avec des contraintes lourdes en termes de transport », explique François-Philippe Pic, directeur général.

Aux trois quarts féminine, la population de l’entreprise a une moyenne d’âge de 33 ans.

Comité de pilotage

« Le télétravail nous est apparu comme l’une des solutions pour réduire le stress lié à la combinaison des contraintes professionnelles et personnelles, et donc pour améliorer nos prestations », poursuit le DG.

La majorité des salariés travaillent dans des plateaux d’appel, soit en tant que chargés d’assistance, avec des horaires 24 heures/24, soit comme « gestionnaires », chargés des relations avec les prestataires.

Le projet a été élaboré via un comité de pilotage dirigé par la DRH et présenté aux partenaires sociaux.

Un accord à durée déterminée a ainsi été signé par la CFE-CGC et la CFDT avec la direction sur l’expérimentation du télétravail.

En juillet dernier, l’entreprise a lancé un appel au volontariat sur trois sites (deux à Paris et un au Mans) et a reçu une cinquantaine de candidatures.

L’encadrement a sélectionné les candidats sous la supervision des services RH sur plusieurs critères : ancienneté dans l’entreprise de deux ans minimum, domicile éligible à une connexion ADSL, autonomie suffisante dans le travail. Au final, 14 candidats ont été retenus, 10 chargés d’assistance et 4 gestionnaires.

Concrètement, l’accord prévoit l’obligation pour les salariés de travailler sur site au moins une fois par semaine, et pour les managers d’appeler au moins une fois par jour les salariés afin de suivre leur travail.

Des points à travailler

L’entreprise fournit le matériel nécessaire (ordinateur portable, chaise ergonomique) et assure l’installation à domicile de la connexion ADSL. La mise en route de l’expérimentation est également passée par une phase de test reproduisant les conditions de travail à domicile, exigée par la CFDT : « L’idée était de changer les salariés de site et de les faire travailler quatre jours de suite à des postes de travail isolés, sans possibilité de déjeuner ou de faire des pauses avec d’autres salariés », explique Gabrielle Giboudeau, DSC CFDT.

Si la pression sur les salariés a diminué grâce au télétravail, selon la direction, l’expérience a permis de pointer certaines limites : difficultés techniques, manque de formation de l’encadrement sur le management à distance, nécessité de maintenir le lien social via la refonte de certains outils comme l’intranet. Autant de points sur lesquels la direction souhaite travailler.

En attendant, un nouvel accord à durée déterminée a été signé début avril afin d’élargir l’expérimentation à d’autres métiers et à des salariés dits « sensibles » (personnes handicapées, mi-temps thérapeutiques, etc.), jusqu’à la mi-2012. Une quarantaine de volontaires pourraient être concernés. Du côté des syndicats, la prudence reste de mise dans la perspective d’une pérennisation du télétravail : « Nous ne voulons pas que ce mode de travail soit la porte ouverte à une flexibilité trop importante des horaires, au prétexte que les salariés sont à leur domicile », souligne Gabrielle Giboudeau.

Auteur

  • CATHERINE DE COPPET