La crise est-elle derrière nous ? Le capitalisme s’est-il autorégulé ? Le chômage est-il une fatalité ? Pour Olivier Pastré, professeur d’économie à l’université Paris 8 et producteur à France Culture, et Jean-Marc Sylvestre, économiste et éditorialiste sur I-télé, ce qu’on cherche à nous faire accroire sur la situation économique et sociale de nos pays est truffé de mensonges. Concernant la crise, les mêmes causes produisant les mêmes effets, il y a fort à parier que l’horizon va rester obscurci, voire nous réserver de violents orages.

Concernant le travail, la situation n’est guère plus réjouissante. Ces trente dernières années, les gouvernements toutes tendances confondues n’ont fait qu’empiler les mesurettes et les réformes. Tel est notamment le cas, pour les auteurs, des 35 heures, qui partent du principe erroné que le travail peut se partager. La réforme a conduit à distribuer du temps libre plutôt que le pouvoir d’achat dont l’économie aurait tant besoin.

Selon les deux auteurs, d’autres hérésies émaillent les pratiques et les discours politiques et sociaux : le smic, qui rend trop onéreux le travail peu qualifié et dissuade les entreprises d’augmenter les autres salaires ; la crainte de l’immigration pourtant absolument nécessaire pour rajeunir la pyramide des âges ; la crainte de l’inflation dans un contexte déflationniste, du fait notamment de la pression concurrentielle sur les prix ; les fonds souverains chinois ou russes, que l’on redoute alors qu’ils constituent la seule capacité d’investissement à long terme… Bref, un véritable réquisitoire libéral, qui n’épargne rien ni personne.

On nous ment !

Olivier Pastré et Jean-Marc Sylvestre, Fayard, 230 pages, 18 euros.