Le désengagement des individus par rapport aux valeurs et aux objectifs des organisations qui les emploient coûte cher aux entreprises. Le processus d’accompagnement par le coaching professionnel apporte depuis longtemps des réponses au mal-être des individus en leur permettant une meilleure insertion dans la sphère professionnelle.

Cependant, il existe une autre démarche, encore mal connue en France : le mentoring. Il s’agit d’une relation d’échange et d’entraide entre un salarié ayant déjà de l’expérience et un nouvel arrivant à un poste ou sur une tâche. A l’inverse du tutorat réservé aux nouveaux entrants dans l’entreprise, le mentoring peut se pratiquer à tous les niveaux d’ancienneté et n’est pas une relation hiérarchique, puisque l’échange peut être réciproque.

Par ailleurs, ce n’est pas la direction qui désigne le mentor : la relation, en effet, doit être créée à l’initiative des salariés. Au-delà de l’acquisition de savoirs particuliers, son principe réside dans l’officialisation d’une relation de solidarité soustraite au contrôle de l’entreprise. Chacun peut se proposer comme mentoré et se choisir un mentor.

Outre-Atlantique, où le mentoring existe depuis une trentaine d’années, il a largement contribué à renouveler les conceptions du management et de la gestion des ressources humaines. L’ouvrage de Pierre Angel, psychiatre et coach, et de Dominique Cancellieri-Decroze, médiatrice auprès des tribunaux, s’attache à brosser un tableau exhaustif de l’ampleur du mouvement de mentoring outre-Atlantique, en suggérant qu’il pourrait avantageusement s’appliquer en France.

Du coaching au mentoring

Pierre Angel et Dominique Cancellieri-Decroze, Armand Colin, 192 pages, 16 euros.