L’évaluation des politiques de formation est l’enjeu majeur des prochaines années : « C’est au moins aussi important que le mercato des Opca », confie un directeur de collecteur. C’est pourquoi les partenaires sociaux ont installé, le 5 mai 2011, le nouveau Conseil national d’évaluations de la formation professionnelle. Et c’est aussi pourquoi la Société française de l’évaluation a décidé d’investir ce champ (lire p. 14).
Le Conseil national d’évaluations de la formation professionnelle associe quatre personnalités qualifiées issues du monde des RH et de la recherche, désignées « d’un commun accord » par les partenaires sociaux qui siégeront à leurs côtés. La présidence du Conseil est assurée pour deux ans par une de ces personnalités : le choix des partenaires sociaux s’est porté sur Sandra Enlart, directrice générale d’Entreprise & Personnel. Les trois autres personnalités sont Bernard Gazier, Vincent Merle et Arnaud Chéron (voir ci-contre).
En créant le Conseil national d’évaluations dès la signature de leur accord, les partenaires sociaux ont fait le choix inédit de s’engager dans une évaluation « en marchant » du dispositif conventionnel de formation. « C’est en acceptant les remises en cause que nous avancerons », assure un membre du CPNFP (Comité paritaire national de la formation professionnelle). L’ANI de 2009 a ainsi donné pour missions au Conseil national de « mener et faire réaliser tous travaux d’évaluation concernant les politiques paritaires de formation professionnelle, de mesurer le niveau de formation des publics concernés, notamment le socle de compétences, d’évaluer la satisfaction des entreprises et celle des différents publics bénéficiaires, d’évaluer et d’assurer le suivi des programmes mis en œuvre via le FPSPP, de diligenter des audits auprès des instances paritaires de gestion de la formation professionnelle ». Un champ d’investigation très large qui appellera un rapport public annuel.
Le Conseil national d’évaluations contribuera par ailleurs aux activités du CNFPTLV (Conseil national pour la formation professionnelle tout au long de la vie) dont les missions d’évaluation ont été considérablement élargies par la loi du 24 novembre 2009, puisqu’il est désormais chargé d’« évaluer les politiques de formation professionnelle initiale et continue aux niveaux national et régional, sectoriel et interprofessionnel ». Une mission qu’il a déjà bien engagée, même s’il attend toujours le décret qui définira précisément ses tâches !
Devant la pluralité d’acteurs qui interviennent dans le champ de l’évaluation de la formation professionnelle (conseils régionaux, comités de coordination régionaux de l’emploi et de la formation professionnelle, administrations d’Etat), le CNFPTLV s’est déjà positionné comme possible « lieu d’échange et de coordination de ces différentes initiatives ».
