Certaines lois votées avec les meilleures intentions du monde peuvent avoir des effets pervers. On peut se demander si ce n’est pas le cas avec la loi de cohésion sociale de janvier 2005, qui fait obligation aux entreprises de plus de 300 salariés de mettre en place une politique de gestion prévisionnelle des emplois et compétences. S’agit-il d’un objectif de pure forme ? Quels sont les risques et dans quelles conditions les entreprises peuvent-elles échapper à cette dérive formelle ? Telles sont les questions abordées dans l’ouvrage de Joëlle Pelosse et Nicole Raoult, toutes deux consultantes en ressources humaines.

Les deux auteures, tout en en analysant les dangers, soulignent cependant l’intérêt et les enjeux des démarches GPEC, qui gardent toute leur actualité à l’heure où la mondialisation agit comme accélérateur des mutations économiques et professionnelles. Il s’agit au final de repenser de manière systémique la relation homme-travail, en pleine transformation sous l’effet des changements de nos sociétés. Bien qu’elle continue d’étonner les étrangers et que le sigle reste souvent hermétique aux salariés, la GPEC, d’après les auteures, n’est pas qu’une usine à gaz supplémentaire. A charge cependant pour les entreprises de la faire vivre pour leurs salariés mais aussi dans leur propre intérêt. L’ouvrage aborde à la fois les questions de fond et les modalités pratiques. Le dispositif peut et doit contribuer à favoriser l’innovation en matière de gestion dynamique de l’emploi.

La GPEC

Nicole Raoult, Joëlle Pelosse, Editions Liaisons, 326 pages, 29 euros.