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LES OUTILS DE FLEXIBILITÉ DE L’EMPLOI ONT AIDÉ À PASSER LA CRISE

Actualités | publié le : 10.05.2011 | MARIETTE KAMMERER

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LES OUTILS DE FLEXIBILITÉ DE L’EMPLOI ONT AIDÉ À PASSER LA CRISE

Crédit photo MARIETTE KAMMERER

Si un quart de million d’emplois salariés ont disparu en 20082009, l’enquête de l’Insee souligne que les dispositifs comme le chômage partiel et la réduction des heures supplémentaires ont réduit l’impact de la crise, au prix d’une productivité plus faible. Autre révélation : l’emploi précaire reste stable depuis 2000.

La suppression de 248 000 emplois salariés : c’est le bilan chiffré par l’Insee de l’impact de la crise de 20082009, dans l’édition 2011 de son enquête sur l’emploi et les salaires. Une perte jamais vue depuis les années 1950, mais néanmoins inférieure à ce qu’on aurait pu prévoir au regard d’un tel recul de l’activité économique. L’intérim, secteur le plus touché avec une baisse de 35 % en un an, a servi d’amortisseur. Pour le reste, le recours des entreprises aux outils de flexibilité tels que le chômage partiel, les contrats à temps partiel ou la réduction des heures supplémentaires leur a permis de limiter la casse. Du coup, la productivité a baissé beaucoup plus que lors des crises précédentes et peine à remonter, alors que l’emploi est reparti à la hausse dès le début de l’année 2010.

Un pouvoir d’achat peu dégradé

Autre enseignement de cette enquête, les salaires ont plutôt bien résisté à la crise, et le pouvoir d’achat ne s’est pas trop dégradé, quoi qu’en pensent les ménages. Après une quasistabilité des salaires en 2008, le salaire moyen par tête (salaire de base, primes et heures supplémentaires) a augmenté de 1,2 % en moyenne en 2009 et de 1,2 % en 2010, en euros constants, donc hors inflation. Mais ces chiffres sont des moyennes qui cachent d’importantes disparités, on sait notamment que les hauts salaires ont augmenté plus vite ces dernières années que les revenus modestes. Par ailleurs, l’inflation s’accélérant, elle devrait dépasser largement la hausse des salaires en 2011. Dans le chapitre sur les évolutions de l’emploi et des salaires depuis 1990, il apparaît, contrairement à une opinion répandue, que l’emploi précaire a cessé d’augmenter depuis l’année 2000. Le taux de CDD s’est stabilisé autour de 9 %, celui de l’intérim autour de 2 % et les temps partiels autour de 17 %. La précarité touche plus durement à l’entrée sur le marché de l’emploi, avec 30 % d’emplois temporaires pour les personnes sorties du système scolaire depuis un à quatre ans, et commence à concerner une nouvelle catégorie de salariés plus âgés.

Par ailleurs, sur l’ensemble de la période, la croissance des salaires nets, de 0,5 % en moyenne annuelle et en euros constants, est avant tout liée à une augmentation de la qualification du travail. Les salaires nets moyens des cadres et des ouvriers ont progressé, alors que ceux des employés et professions intermédiaires ont stagné.

Hausses du smic

Enfin, l’enquête observe que « l’effet d’entraînement » des hausses du smic sur les autres salaires de l’entreprise s’opère dans les deux trimestres suivant le relèvement et décroît au fur et à mesure que l’on monte dans l’échelle des salaires, devenant quasi nul audelà de 2 fois le smic.

Concernant l’impact de la formation sur le salaire, les révélations sont peu surprenantes : l’Insee constate qu’au même niveau de diplôme, les titulaires de spécialités professionnelles sont moins au chômage que les titulaires de spécialités académiques. Le niveau de diplôme reste le principal déterminant du salaire et les bac + 5 gagnent environ 70 % de plus que les CAPBEP.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER