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LA FRANCHE-COMTÉ SÉCURISE LES PARCOURS AU-DELÀ DE LA CRISE

Pratiques | publié le : 03.05.2011 | CHRISTIAN ROBISCHON

La région déploie un train de mesures pour les salariés, les jeunes demandeurs d’emploi et les intérimaires, qui s’inspire de ses dispositifs de réponse à la crise mais se veut plus structurel.

Le conseil régional de Franche-Comté le surnomme “l’acte II” : c’est son plan de 20 millions d’euros pour l’emploi-formation, signé en février dernier, et dont la mise en œuvre prolonge, complète et inscrit dans la durée une première réponse régionale à la crise en 2009-2010. « L’envoi en formation de salariés en chômage partiel a permis de les garder dans les entreprises, mais ce nouveau plan coproduit avec les partenaires sociaux va plus loin dans la sécurisation des parcours et élargit la palette des publics. Il nous engage pour le restant de la mandature, jusqu’en 2014 », souligne la présidente de région Marie-Guite Dufay.

Fonds de continuité professionnelle

Ainsi, le Fonds régional de sé­curisation professionnelle, qui avait bénéficié en 2009 à 12 000 salariés d’entreprises en baisse d’activité, est devenu le fonds pluriannuel de continuité professionnelle qui financera 20 % à 35 % des coûts pédagogiques de formations en priorité certifiantes-qualifiantes, grâce à une enveloppe de 2 millions d’euros. Les autres mesures sont nouvelles. La plus importante en budget (9 millions d’euros) entend susciter la signature de plusieurs milliers de contrats de professionnalisation, dont la limite d’âge est relevée à 30 ans, « réponse pragmatique à l’entrée de plus en plus tardive sur le marché du travail », selon Marie-Guite Dufay. L’aide régionale se situera à 1 500, 2 500 ou 3 500 euros selon le nombre d’heures de formation (moins ou plus de 450) et les profils de candidats.

Pour 1 000 autres jeunes, la région propose un contrat de professionnalisation de solidarité intergénérationnelle : l’embauche s’effectue sur des postes “difficiles” ou rares en remplacement progressif d’un senior à deux ans de sa retraite, qui ne travaillera plus qu’à temps partiel comme tuteur de son successeur, mais conservera 80 % de son salaire. Pour mettre en œuvre ce montage original auquel elle consacre 2 millions d’euros, la Franche-Comté recherche toutefois un complément de financement (le FPSPP est sollicité) évitant un coût résiduel dissuasif pour l’entreprise.

Non éligibles au fonds de 2009, les intérimaires font une entrée remarquée dans l’acte II : l’aide à la sécurisation de leur parcours vise un millier de bénéficiaires « dans une double optique de montée des compétences et de polyvalence pour permettre les passerelles entre secteurs », commente Christian Bolognesi, délégué régional du Prisme, le syndicat professionnel des ETT.

Doté de 2 millions d’euros régionaux venant s’ajouter aux fonds mutualisés du FAF-TT, le dispositif consiste à appliquer en masse et sur la durée le CDPI (contrat de développement professionnel intérimaire) de la branche, qui alterne un parcours qualifiant d’une durée maximale de 600 heures (CQP, titre professionnel…) et des missions en rapport avec le contenu de la formation. « Il cible principalement les niveaux V et infra, soit la frange des intérimaires la plus exposée aux variations de la conjoncture », commente Denis Lullier, directeur des activités du Faf-TT. Le but final est d’accéder à des missions, voire des emplois permanents plus qualifiés.

Approbation de tous sauf de la CGT

Complété par des mesures pour l’emploi associatif et l’apprentissage dans les collectivités publiques, ce plan franc-comtois a recueilli l’approbation de l’Etat, des organisations patronales et de tous les syndicats à l’exception de la CGT, pourtant signataire de l’acte I. Jacques Bauquier, leader cégétiste régional, estime que le nouveau train de mesures a l’inconvénient de ne pas demander aux entreprises les contreparties de maintien et de créations d’emploi que justifie à ses yeux « son caractère structurel et non plus de réponse à l’urgence ».

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON