logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Pratiques

Cinq accords conclus en dix-huit mois

Pratiques | RETOUR SUR… | publié le : 03.05.2011 | MARTINE ROSSARD

Après le rachat de Neuf en 2008, SFR a démarré une négociation sur l’harmonisation des statuts en 2009. Aujourd’hui, l’essentiel du programme a été tenu : cinq accords ont été signés sur la GPEC, les classifications, les rémunérations, la santé et la prévoyance, et sur le temps de travail.

Accord GPEC chez SFR mais pas chez Neuf Cegetel. Accord de classifications chez l’opérateur de téléphonie fixe mais pas chez l’opérateur mobile qui l’a absorbé en 2008… L’harmonisation des statuts entre les 7 000 salariés de SFR et les 3 000 de Neuf s’annonçait complexe.

Les négociations d’harmonisation ont porté sur cinq thèmes : temps de travail, GPEC, classifications, structures des rémunérations, complémentaire santé et prévoyance. « Nous avons réussi à pratiquement tout négocier en un an et demi », se félicite Marie-Christine Théron, la DRH de SFR. En effet, dix-huit mois après le début du cycle, il ne reste plus qu’à harmoniser le travail en 3 x 8 et les astreintes.

Plan de départs volontaires

Cette négociation a été précédée d’un plan de départs volontaires, qui a concerné 450 personnes, et va être suivie d’un regroupement des salariés des sites franciliens en 2013 au nouveau siège de SFR à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

FO et la CFTC ayant perdu leur représentativité, seules pouvaient s’engager la CFDT, la CGT, la CFE-CGC et l’Unsa. Déjà présente chez SFR, l’Unsa a bénéficié de l’arrivée de militants d’autres syndicats déroutés par le « choc des cultures » lors de la fusion des sections syndicales issues des deux entreprises.

La première négociation a porté sur la GPEC : « Ce dossier nous apparaissait prioritaire afin d’avoir le même traitement pour tous les collaborateurs, sachant que leur moyenne d’âge n’est que de 37 ans, confie Marie-Christine Théron. Nous avons mis en place des plans de formation et un accompagnement des projets internes et externes pour les quelque 200 emplois menacés. »

L’accord GPEC a été signé en mai 2010 par la CFDT et la CFE-CGC. Favorable à la GPEC, l’Unsa n’a pas signé l’accord, car « cela impliquait de cautionner une liste d’emplois menacés non négociée », indique Frédéric Lesca, secrétaire central adjoint.

Une centaine de mobilités, essentiellement internes, ont eu lieu depuis, avec l’aide de prestataires extérieurs. Mais les mobilités externes pâtissent désormais de la fiscalisation d’une partie des indemnités. L’Unsa n’a pas signé non plus l’accord sur les classifications conclu en décembre 2010 avec les seules CFDT et CGC. « Des salariés effectuant le même travail ont des classifications différentes et certaines qualifications ne sont pas reconnues », tempête Frédéric Lesca.

Signataire de cet accord « de bonne facture », la CFDT dénonce aujourd’hui « l’amateurisme dans sa mise en œuvre » et des « moyens humains ridicules » au service RH. Elle en veut pour preuve l’absence de reconnaissance des compétences et des responsabilités de « techniciens » ou de « chefs de projet ». A la DRH, on admet quelque 500 contestations dont 450 auraient été réglées « facilement ». On compte sur la commission de suivi pour les autres.

Rémunération variable pour tous

La question des classifications se révèle d’autant plus délicate qu’elle a des conséquences sur les salaires. L’accord sur les structures de rémunération, négocié en parallèle et signé en mars 2011 par la CFDT et l’Unsa, met fin aux bonus discrétionnaires en vigueur chez Neuf. « Nous avons réfléchi pendant plusieurs mois, indique Marie-Christine Théron. Désormais tout le monde a une part variable – prime de performance d’équipe ou variable individuel qui représente entre 6 % et 40 % du salaire. »

La CGT dénonce aujourd’hui des salaires de base qui n’atteignent les minima conventionnels qu’en y incluant les parts variables.

Entre-temps, un accord a fait l’unanimité en juillet 2010 : celui sur les frais de santé et la prévoyance. « On a pris le meilleur des deux », assure la DRH. L’accord sur le temps de travail, signé en mars 2010, satisfait l’Unsa. « Les Neuf sont rentrés dans l’accord SFR, qui prévoit la semaine de 39 heures et 20 jours de RTT moins la journée de solidarité », se réjouit Frédéric Lesca.

Pour mener à bien toutes ces négociations, la direction et les syndicats avaient élaboré ensemble un plan de travail et un calendrier avec au minimum cinq réunions par thème au rythme d’une ou deux réunions par semaine. Chaque partie bénéficiait des lumières de cabinets d’avocats.

DATES CLÉS

2008 Fusion entre SFR et Neuf Cegetel.

Mars 2010 Accord sur le temps de travail.

Mai 2010 Accord GPEC.

Juillet 2010 Accord sur les frais de santé et la prévoyance.

Décembre 2010 Accord sur les classifications.

Mars 2011 Accord sur les structures de rémunération.

2013 Regroupement des salariés des sites franciliens au nouveau siège de SFR à Saint-Denis (93).

UN CALENDRIER ENCORE CHARGÉ

En dehors de l’harmonisation des statuts, un accord a été négocié en 2010 sur l’épargne salariale.

Un texte « innovant » sur le dialogue social devrait être conclu aux alentours du 10 mai, mais reste confidentiel en attendant la consultation des CE et CCE.

Des négociations sont par ailleurs prévues sur l’épargne temps, l’égalité professionnelle et le travail à distance. Avant celles du protocole préélectoral, car de nouvelles élections doivent avoir lieu en octobre 2011 simultanément dans toutes les entités du groupe.

Auteur

  • MARTINE ROSSARD