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L’INTÉRIM POURSUIT SA REMONTÉE

Actualités | publié le : 03.05.2011 | ÉLODIE SARFATI

La progression des effectifs intérimaires enregistrée au premier trimestre confirme la tendance à la hausse initiée en 2010, sans pour autant rattraper le niveau d’avant la crise.

Parce que l’intérim est particulièrement sensible à la saisonnalité, le Prisme, syndicat des professionnels de l’intérim, a mis en place un baromètre permettant de comparer l’évolution des effectifs pour chacun des mois de l’année. Présentés le 28 avril, ses premiers résultats confirment la reprise de l’activité intérimaire. En mars 2011, le nombre d’emplois en équivalent temps plein (ETP) a progressé de 17,8 % par rapport au mois de mars 2010, correspondant à un volume d’environ 80 000 emplois supplémentaires. Ce chiffre atteint + 19,5 % sur l’ensemble du premier trimestre (comparé au 1er trimestre 2010). Actuellement, les sociétés de travail temporaire comptent 589 000 ETP – ils étaient 650 000 en 2007.

Industrie en forte hausse

Le secteur industriel, qui concentre la moitié des effectifs, progresse le plus fortement, avec 30,7 % d’emplois supplémentaires au 1er trimestre. Une hausse tirée notamment par la reprise du secteur automobile. Les effectifs ouvriers qualifiés – qui concentrent 36,5 % des intérimaires – progressent d’ailleurs nettement (+ 22,7 % pour le mois de mars). Moins nombreux (11,3 % des effectifs intérimaires), les cadres et professions intermédiaires connaissent la même hausse, confirmant la tendance structurelle du développement du marché de l’intérim cadre.

Dans le BTP, l’évolution de + 12 % enregistrée au 1er trimestre doit être nuancée, selon Arnaud de la Tour, le président du Prisme : « Elle est davantage le reflet d’un effet technique de rattrapage, dû au retard pris par certains chantiers à cause des fortes intempéries de fin 2010, que d’une réelle croissance. » Dans le tertiaire, la reprise est moins nette sur les trois premiers mois de l’année (+ 10,1 % dans les services, + 6,4 % dans les transports et + 8,1 % dans le commerce), mais ce secteur avait été moins touché par la crise que les autres.

Parallèlement, les adhérents du Prisme notent une tendance à l’allongement des missions : « C’est un signe positif, car dans un certain nombre de cas, et en particulier pour les jeunes, l’intérim est un tremplin vers l’emploi stable », commente Arnaud de la Tour.

UNE BAISSE DU CHÔMAGE EN DEMI-TEINTE

D’après les chiffres publiés par la Dares le 27 avril, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité) a continué à décroître pour le 3e mois consécutif, avec un recul de 0,8 % en mars par rapport à février (- 21 100 chômeurs). Une tendance saluée par Xavier Bertrand, qui, dans un communiqué, veut y voir un « signal fort de sortie de crise ».

Analyse contestée par les syndicats, qui dénoncent la hausse du travail précaire. De fait, les demandeurs d’emploi ayant une activité réduite (catégories B et C) sont, eux, plus nombreux qu’en février. Au final, toutes catégories confondues, le nombre de chômeurs a augmenté de 0,1 % en un mois, et de 3,8 % en un an (la variation annuelle pour la seule catégorie A s’établissant à + 0,7 %).

En catégorie A, la situation continue de s’améliorer pour les moins de 25 ans (- 1,3 % en un mois, et - 6,6 % en un an) et de se dégrader pour les plus de 50 ans (+ 0,4 % et + 13 %). Et le chômage de longue durée creuse toujours son sillon, puisque près de 38 % des chômeurs sont inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an.

Auteur

  • ÉLODIE SARFATI