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HÔTELS-CAFÉS-RESTAURANTS : NOUVEL ENGAGEMENT POUR 80 000 EMPLOIS D’ICI À 2015

Actualités | publié le : 03.05.2011 | CAROLINE FORNIELES

Les responsables de la branche hôtels-cafés-restaurants (600 000 salariés) ont promis de nouvelles contreparties en échange de la baisse de la TVA de 19,6 % à 5,5 % dans un avenant au contrat d’avenir signé avec le secrétaire d’Etat au Commerce le 28 avril. Le contrat est prolongé jusqu’au 1er juillet 2015. En échange, le secteur doit générer 20 000 embauches et ouvrir 5 000 postes d’apprentissage par an, soit au total 80 000 recrutements et 20 000 apprentis sur la période.

Ces promesses ont été faites dans un contexte de controverse. En période de disette budgétaire, l’exonération fiscale de 2,4 milliards d’euros apparaît exorbitante. En outre, le bilan du contrat d’avenir vanté par le gouvernement et les organisations patronales est plus mitigé qu’il n’y paraît. Il prévoyait 20 000 emplois supplémentaires en deux ans. Quelque 30 000 emplois nouveaux ont été enregistrés entre juillet 2009 et septembre 2010 par la Dares. Mais le secteur génère naturellement 15 000 créations de postes par an. Et 2 200 emplois ont été détruits au troisième trimestre 2010. Le solde réel ne serait donc que de 13 000 emplois.

Profitable aux entreprises

Les syndicats sont sévères : « La baisse de la TVA a surtout conforté les profits des entreprises », analyse Olivier Guivarch de la CFDT Services. Et, même s’il reconnaît qu’elle a peut-être permis « d’en sauver un certain nombre de la faillite », il estime complexe de distinguer « les recrutements qui relèvent de la baisse de la TVA de ceux qui se seraient produits de toute façon ».

La hausse des rémunérations promise n’est pas non plus au rendez-vous : « La moyenne des salaire reste faible, beaucoup d’heures supplémentaires ne sont pas payées, la situation des saisonniers est préoccupante », commente Ange Romiti, de la CGT. L’accord du 1er janvier 2011 vient seulement d’être étendu par un arrêté paru le 27 avril.

« Pourquoi avoir fait perdre quatre mois aux salariés ? s’énerve Olivier Guivarch. Avec 9,10 euros au premier échelon, l’accord, qui visait à être juste au-dessus du niveau du Smic, sera très vite obsolète : le Smic pourrait augmenter dès le 1er juillet. » Enfin, s’ils se félicitent de la création au 1er janvier 2011 d’une complémentaires santé de branche, les syndicats rappellent « qu’elle était promise dès avant la décision de baisser la TVA ».

Auteur

  • CAROLINE FORNIELES