Chaque année, en France, près de 350 000 personnes sont touchées par un cancer, et 100 000 d’entre elles travaillent, selon l’Institut Curie. Or, d’après un sondage* publié le 28 avril par cet organisme et réalisé par Viavoice, 43 % des Français interrogés considèrent que « la réinsertion dans le monde du travail est la principale difficulté des personnes ayant été traitées pour un cancer ». Difficultés étayées par une étude** sur la répercussion du cancer dans la vie professionnelle, réalisée par Monique Sevellec, psychosociologue, et le Dr Bernard Asselain, chef du service de biostatistiques à l’Institut Curie, sous l’égide de l’INCa, avec des médecins du travail.
Selon cette dernière étude, 79 % des salariés ont repris leur activité dans les deux ans suivant le diagnostic. Mais, entre autres troubles, 61 % se déclarent plus fatigables qu’avant. Le temps partiel est une solution proposée à la moitié des personnes, mais « il n’est pas accompagné d’un réel allégement de la charge de travail », souligne Monique Sevellec. Environ 20 % des salariés disent avoir été pénalisés dans leur emploi du fait de leur maladie.
En outre, le retour au travail est mal anticipé. Dès 2012, le plan cancer prévoit à cet égard la formalisation des consultations de l’après-cancer. Bernard Asselain suggère de s’inspirer d’exemples étrangers : en Allemagne, le salarié conserve pendant quelque temps le statut de malade, ce qui permet d’adapter horaires et charge de travail.
* Auprès d’un échantillon représentatif de plus de 1 000 personnes.
** 402 salariés d’Ile-de-France ayant eu un cancer ont été interrogés.