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Enquête

Un constructeur français dans la guerre chinoise des talents

Enquête | publié le : 26.04.2011 | ÉMILIE TORGMENEN

Le groupe automobile, qui profite du boum du secteur en Chine, étoffe sa DRH, déploie une forte activité auprès des écoles et universités et fait appel à des chasseurs de têtes. Il doit, en outre, résister au fort turnover habituel dans l’industrie chinoise.

Dans les amphithéâtres de l’université Jiaotong de Shanghai, les managers de PSA Peugeot Citroën Chine présentent les postes à pourvoir, bien sûr, mais ils expliquent surtout aux étudiants ce que représente le groupe aujourd’hui et ses ambitions en Chine comme en Asie. L’exercice est le même dans les six plus grandes universités du pays.

« Pour attirer les diplômés du mois de juillet prochain, nous avons commencé à nous faire connaître dès octobre, explique Liu Lixin, la DRH de PSA pour la zone Asie. La compétition est acharnée, tous nos concurrents essaient d’organiser ce type de “Campus Talk”. » Le géant français n’est pas inconnu des jeunes Chinois qui veulent travailler dans l’automobile, mais ils connaissent peu l’histoire du groupe et très peu savent différencier ses deux marques.

Depuis 2009, la Chine est le pays où s’achètent le plus de voitures, devant les Etats-Unis. Les constructeurs étrangers et locaux s’y livrent une féroce guerre des talents.

Un turnover de 20 %

Très présent en Chine via son joint-venture avec Dongfeng, le groupe muscle son développement sur ce continent. Les RH, au troisième étage du siège de Shanghai, recrutent à tour de bras. Les équipes chinoises de R&D vont doubler d’ici à la fin de l’année, passant de 400 à 800 personnes.

Les sites Internet tels 51job.cn ou Chinahr sont les premiers moyens d’embauche, mais PSA n’hésite pas à passer par les chasseurs de têtes, surtout pour les profils techniques (dessin assisté par ordinateur, électronique embarquée). « Par rapport aux procédures en France, tout va plus vite et l’industrie fait face à une vraie pénurie de talents parmi les jeunes professionnels », justifie Liu Lixin.

Il faut aussi savoir retenir ces employés très courtisés. Car, dans l’industrie, le taux de turn­over annuel frôle les 20 %. Les salaires augmentent annuellement de 6 à 12 %.

PSA s’aligne mais, pour faire la différence, le groupe français travaille son image de marque : l’année dernière, il a fêté son bicentenaire, occasion de souligner la solidité d’une société qui s’est adaptée à bien des aléas. Et, la semaine dernière, il a présenté un véhicule phare, la DS5, en exclusivité mondiale au salon de l’automobile de Shanghai.

Le message passe aussi en direction des employés : « Beaucoup de magazines en Chine ont noté le changement de notre stratégie, devenue plus internationale. Nous nous efforçons de montrer une image globale du groupe, en expliquant notamment que les opportunités de carrières se font ici et maintenant », précise Liu Linxin.

« 50 à 100 de nos salariés chinois sont envoyés chaque année travailler dans un des centres de R&D en France pour collaborer avec leurs collègues de l’Hexagone pendant un ou deux ans », explique de son côté Nicolas Breugnot, chargé de la mobilité internationale. Pour renforcer cette image de marque employeur, rien de mieux en effet que de présenter aux talents chinois le berceau français de PSA.

PSA

• Activité : construction automobile.

• Effectif : 198 000 dans le monde, 17 000 pour PSA/Dongfeng.

• Chiffre d’affaires monde 2010 : 41,4 milliards d’euros.

Auteur

  • ÉMILIE TORGMENEN