Il y a trois ans, lorsque Jean-Noël Thiollier prend la direction de l’emploi de Disneyland Paris, il entend développer une véritable stratégie de recrutement à l’échelle européenne. Encore fallait-il s’assurer que ce projet tienne la route, autrement dit que l’image employeur de Disneyland Paris soit exportable au-delà de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), siège du parc d’attractions. « Pour commencer, nous avons listé nos atouts : la notoriété de la marque Disney, notre habitude à intégrer des personnes d’horizons divers, nos perspectives d’évolution et notre capacité à créer une ambiance festive de convivialité », détaille Jean-Noël Thiollier.

Une vue d’ensemble plutôt attrayante mais incomplète. L’entreprise ne pouvait, en effet, ignorer ses handicaps, peu nombreux mais de taille : « Notre configuration monosite en lointaine banlieue parisienne avec, en toile de fond, l’usage de la langue française pas vraiment partagé par notre cible européenne », complète-t-il. Le choix est alors fait d’un message promouvant l’ouverture et la diversité des profils recherchés. Ne pouvant compter sur une multitude de filiales capables de le diffuser, Jean-Noël Thiollier identifie quelques acteurs clés sur les différents marchés de l’emploi européens, qu’il appréhende comme autant de relais de popularité possibles.

« Notre première cible : les fournisseurs d’éducation. Ce sont eux qui, en amont même du recrutement, vont parler de nous. » Écoles hôtelières, grandes écoles et universités sont ainsi approchées en Espagne, en Suisse, en Angleterre… Disneyland Paris s’y montre et multiplie les échanges : diffusion d’études de cas, intervention de managers dans le cursus, accueil de promotion d’étudiants sur le site français…

Autres relais de choix : les plates-formes on line sur lesquelles sont organisés des webinars, ces séminaires Web interactifs animés notamment par des entreprises. « Le dernier en date avait pour thème la diversité. Durant une journée, nos managers se sont succédé pour informer sur cette thématique. Au préalable, le prestataire responsable de la plate-forme avait invité les étudiants de quelque 150 écoles dans le monde à se connecter, ayant en lien un accès direct aux pages recrutement de notre site », décrit le directeur de l’emploi, utilisateur de cet outil depuis deux ans.

Enfin, Disneyland Paris compte sur les acteurs de l’emploi pour parler de lui. Selon les pays, l’entreprise travaille avec les homologues de Pôle emploi, comme c’est le cas en Finlande, ou avec des prestataires privés, comme en Grande-Bretagne. « Chacun, à sa manière, relaie notre communication vers nos cibles », précise-t-il. Ce qui n’empêche évidemment pas le contact et la rencontre en direct des candidats. Disney installe pour cela des bureaux éphémères dans les principales capitales européennes.

La condition exigée d’une telle démarche ? Une équipe dédiée pour activer et alimenter le lien en permanence avec l’ensemble de ses interlocuteurs. Aujourd’hui, 61 % des nouvelles recrues sont franco-françaises, 39 % européennes.

• Activité : parc de loisirs.

• Effectif : 14 500 salariés.

• Chiffre d’affaires 2010 : 1,27 milliard d’euros.