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Les pratiques

Etats-UnisMcDonald’s se refait une image avec 50 000 embauches

Les pratiques | publié le : 19.04.2011 | CAROLINE TALBOT

Profitant de sa journée annuelle de recrutement qui vise 50 000 embauches, McDonald’s veut donner une autre vision du “Mcjob” et parie sur les perspectives de carrière.

Le géant McDonald’s organise une vaste campagne de recrutement : ce 19 avril, le groupe ouvre ses guichets d’embauche à 50 000 futurs salariés à temps plein ou partiel dans l’ensemble du groupe aux Etats-Unis. Le siège social à Oak Brook, dans l’Illinois, les McDo de quartiers et les franchisés ont tous mis en commun leurs offres pour des postes de caissières, cuisiniers, cadres et autres emplois disponibles.

Ces dernières semaines, la direction de McDonald’s a fait campagne pour ces “Mcjobs” dans les journaux populaires – People, US Weekly, Ebony –, les radios locales et les médias sociaux, Twitter, Facebook. Et le jour J, les amateurs, désireux de rejoindre les 600 000 collaborateurs de McDo aux Etats-Unis, sont appelés à poser leur candidature en ligne ou tout simplement à se présenter dans les enseignes McDonald’s, à deux pas de chez eux.

Présentation flatteuse des Mcjobs

L’opération, unique en son genre par son ampleur, a été saluée par les professionnels de la restauration. Pour David Henkes, vice-président de la société de conseil Technomic, McDonald’s a mis au point un très bon « outil de promotion qui permet de parler de manière élogieuse des Mcjobs ».

Le chiffre des 50 000, spectaculaire, s’explique pourtant facilement. Turn-over aidant, McDonald’s embauche tous les ans, sans tambour ni trompette, des dizaines de milliers d’employés dans ses 14 000 restaurants. Certes, cette année, de nouveaux postes sont créés pour ouvrir davantage de restaurants 24 heures sur 24 et préparer les cafés au lait et expressos nouvellement proposés par l’enseigne dans sa formule petit-déjeuner.

Mais la vraie nouveauté, c’est la mise en scène des “Mcjobs”. Ces petits boulots, derrière les caisses ou les fourneaux, rémunérés en moyenne 8,3 dollars de l’heure (5,76 euros), souffrent d’une mauvaise image. « Aux yeux des jeunes, les baristas – préposés à l’expresso – des cafés Starbucks sont bien plus attractifs », souligne l’expert de Technomic.

Mais, en prenant l’initiative de la journée de recrutement, la direction de McDonald’s ouvre de nouvelles perspectives. Elle peut parler évolution de carrière et ascension sociale. Pour Jan Fields, présidente de McDonald’s aux Etats-Unis, c’est « l’occasion d’apprendre qu’un Mcjob ouvre des possibilités sans fin ». Jan Fields elle-même a débuté tout en bas de l’échelle en 1978, lorsqu’elle était encore étudiante. Et beaucoup d’autres ont, comme elle, grimpé les échelons : 50 % des propriétaires de franchises sont d’anciens employés du restaurant, 40 % des cadres au siège social ont démarré sur le terrain et 75 % des managers ont un « Mcjob » sur leur CV.

Le vice-président James Collins, responsable des 700 fast foods de la région Sud-Ouest, a ainsi commencé dans “l’habillage” de burger, avec laitue, cornichon et fromage. Le groupe McDonald’s est un fervent défenseur de la promotion interne grâce à la formation continue dispensée dans l’université Hamburger. Cette campagne de promotion couplée à la journée d’embauches devrait permettre d’attirer un autre public vers le géant du fast food. « Avec un taux de chômage à 8,8 % et une économie toujours difficile, note David Henkes, c’est le bon moment pour tendre la main vers une force de travail plus qualifiée. » Le “Mcjob”, nouvelle introduction au rêve américain ?

Auteur

  • CAROLINE TALBOT