Une enquête préliminaire est en cours pour élucider les circonstances de la chute mortelle d’un soudeur du sous-traitant Nord Metal, percuté le 24 janvier par une grue sur le chantier de l’EPR de Flamanville. « Elle est en voie d’achèvement », précise le procureur de Cherbourg, qui devra décider bientôt de l’opportunité d’ouvrir une information judiciaire pour « homicide involontaire ».

L’ASN, qui conduit sa propre inspection, aurait relevé, selon la CGT, « des manquements aux règles de sécurité ». L’ASN a par ailleurs indiqué le 13 avril au comité de suivi de dialogue social du chantier qu’elle allait enquêter sur « certains accidents du travail qui n’ont pas été déclarés ».

« Cela concernerait un quart des accidents survenus, dont certains étaient pourtant graves, comme un malaise cardiaque ou des blessures graves », précise Jack Tord de la CGT, qui dénonce « une dissumulation organisée ». Il dévoile aussi le contenu d’un mail envoyé à la direction de Bouygues par un ex-cadre du chantier, en août 2010 : « Il fait valoir son droit de retrait face aux problèmes de sécurité qu’il constate – problèmes d’habilitations pour conduire les engins de chantier, absence de visites médicales avant certaines embauches. Il évoque un site où “la notion de danger grave et imminent est permanente”. »

Une analyse que conteste Bouygues Construction dans un communiqué : « Vingt personnes sont dédiées à la sécurité, les consignes sont régulièrement rappelées et tous les compagnons et leur encadrement ont été formés. »

Le constructeur estime que « les non-déclarations d’accidents ne sont pas le fait de l’entreprise mais relèvent d’initiatives personnelles ». Mais, « pour éviter que ce type de situation ne puisse se reproduire », il indique avoir « rappelé la procédure de déclaration des accidents du travail ».