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Enquête

Créer une relation durable avec les sous-traitants

Enquête | publié le : 19.04.2011 | C. F.

La responsabilité sociale et environnementale (RSE) s’applique à la sous-traitance chez Rhodia. Cela concerne les conditions de travail chez ses fournisseurs mais aussi la qualité de la relation qu’elle entretient avec eux.

La relation aux fournisseurs fait partie intégrante de la charte de développement durable de Rhodia depuis 2007. Sa direction centrale des achats avait d’ailleurs été pilote pour promouvoir cette politique. Elle s’est dotée d’un référentiel pour évaluer ses bonnes pratiques, et les processus d’achats ont été certifiés avec la norme ISO 9001. « Nous avons défini nos attentes en matière de RSE vis-à-vis des sous-traitants, mais aussi nos engagements et nos devoirs, et nous les mesurons chaque année », précise Rémi Rothéa, directeur de la performance achats du groupe. Les progrès sont notables depuis 2007 : « Sur une échelle de 4, nous sommes passés d’une maturité de 1,6 à 3 aujourd’hui. »

Les objectifs de RSE que déclarent les fournisseurs sont régulièrement audités par le groupe. « Nous vérifions ainsi que les déclarations sont exactes sur la sécurité, les pratiques commerciales, sociales et environnementales. Nous sommes très attentifs au respect du droit du travail », ajoute-t-il.

Un comité de décision d’achats permet d’évaluer collégialement la qualité des offres et de se concerter avant de prendre une décision. Une grille d’évaluation permet de coter les différents atouts d’une proposition : « Outre le prix, nous regardons la qualité et la sécurité, les objectifs de RSE et l’innovation. Les choix donnent lieu à chaque fois à des débats importants », relate Rémi Rothéa.

Pour éviter tout risque de dépendance économique, le comité veille également à ce qu’un fournisseur ne fasse pas plus de 30 % de son chiffre d’affaires avec Rhodia.

Le groupe fait partie des signataires de la charte des 10 bonnes pratiques, lancée en février 2010 par la compagnie des dirigeants et acheteurs de France (Cdaf) et la médiation des relations interindustrielles et de la sous-traitance (lire p. 21). Rhodia, qui respectait déjà ces 10 comportements, a nommé son propre médiateur : « Il s’agit d’essayer de régler tout conflit éventuel en amont pour s’épargner le recours à la médiation de la République, voire au contentieux juridique, commente-t-il. Chose rassurante, ce médiateur n’a toujours pas été saisi par nos fournisseurs. »

Rhodia a également mis en place un groupe de travail pour sécuriser et accélérer leur paiement. Il vise à donner de la transparence, de la fiabilité et de la visibilité, notamment grâce à la dématérialisation : « Les fournisseurs pourront savoir exactement où en est leur facture et quand elle sera honorée », souligne Rémi Rothéa.

Aider à passer la crise

Le groupe, qui soutient régulièrement le développement d’innovations de ses fournisseurs partenaires, les a aussi aidés à passer la crise : « Nous avons maintenu autant que possible nos commandes, alors que nous avions nous-mêmes peu de visibilité », signale Rémi Rothéa. « Ces relations responsables nous assurent en retour une fidélité de nos fournisseurs, qui font le maximum pour être au rendez-vous, y compris quand il y a des tensions sur le marché des matières premières », conclut-il.

RHODIA

• Activité : chimie de spécialité.

• Effectif : 13 600 salariés.

• Chiffre d’affaires : 4,03 milliards en 2010.

Auteur

  • C. F.