Philippe Askenazy, Gilbert Cette, Arnaud Sylvain, La Découverte, 130 pages, 9,50 euros.
Alors que le partage de la valeur ajoutée est un sujet de débat essentiel entre les protagonistes sociaux et les partis politiques, aucune théorie solide ne permet de dire où placer le curseur, dans l’idéal, entre ce qui doit revenir au travail d’une part et au capital d’autre part. Qui plus est, les chiffres en la matière sont assez compliqués à établir, parce qu’ils varient entre les pays, les types d’entreprises et fluctuent au fil du temps. Ainsi, l’orientation du partage de la valeur ajoutée en France sur les deux dernières décennies peut donner lieu à des constats contradictoires selon les critères retenus.
Une telle situation contribue à freiner l’émergence d’un consensus sur ce qu’il serait souhaitable de préconiser. Selon Philippe Askenazy, Gilbert Cette et Arnaud Sylvain, économistes de renom, deux choses cependant semblent certaines : la première est que la part du coût salarial a eu tendance à croître en France comme dans les autres pays entre 2008 et 2010 ; la seconde est que le déséquilibre entre l’emploi qualifié et celui peu qualifié augmente dans la répartition des richesses, les très hauts salaires tendant à représenter une part toujours plus importante de la masse salariale. Par ailleurs, de profondes modifications sont également apparues dans la répartition des profits entre ce qui est dévolu à l’investissement et ce qui sert à la rémunération des actionnaires. Cette dernière part tend à croître, posant à terme la question de la soutenabilité du système. Ces déformations alarmantes renforcent encore la nécessité de construire un modèle pour évaluer le meilleur partage pour une économie saine.
