Jean-Marc Daniel, François Bourin Editeur, 180 pages, 19 euros.
Le credo économique, partagé à la fois par les théoriciens du libéralisme et par Marx et les marxistes, consiste à faire reposer les facteurs de production de la richesse sur le travail, d’une part, et sur le capital, de l’autre. Plutôt que d’incriminer ce dernier, il faut, selon Jean-Marc Daniel, revenir aux socialistes utopiques du XIXe siècle et à des économistes comme Ricardo pour comprendre que la rente liée à la propriété pose en fait plus de problème que le capital, dans la mesure où elle consolide les inégalités et empêche la redistribution par le talent.
Le problème de l’économie actuelle, qui nous a conduit à la crise, ne réside ainsi pas, selon l’auteur, dans la différence des revenus entre riches et pauvres, mais dans la captation des richesses par les rentiers. Il appartient donc à l’Etat de fluidifier le fonctionnement économique, en faisant de l’impôt le régulateur permettant en quelque sorte de redistribuer les cartes de la richesse en faveur des talents. Ceci passe par l’acceptation du libre-échange et de la mondialisation, car toute politique protectionniste coûte, selon l’auteur, deux fois au salarié : parce qu’il doit payer plus cher les produits qu’il achète et que cela dévalorise son travail ; la concurrence jouant à plein stimulerait l’innovation et la valeur travail.
Mais il incombe aussi à l’Etat de juguler l’inflation qui appauvrit les pauvres, et de faire porter ses efforts financiers sur l’amélioration de leur sort. En somme, comme le dit l’auteur, un programme socialiste… mais sans socialisation, puisqu’il s’agit de faciliter le fonctionnement du capitalisme.
